Le «bilan sécurité 2013» présenté ce lundi matin, comportait, en plus des statistiques sur la délinquance à Mayotte, les chiffres de l’immigration clandestine dans notre département : interceptions de kwassas plus nombreuses et reconduites à la frontière en baisse.
«Nous avons été plus efficaces en matière d’interception en mer en 2013», attaquait le préfet sur le sujet de l’immigration clandestine. Le bilan sécurité présenté ce matin faisait état, en plus des chiffres de la délinquance, des statistiques sur l’immigration, en particulier illégale.
D’une année sur l’autre, les chiffres sont quasiment stables mais avec quelques évolutions : plus de kwassas interceptés (+15,5%) avec moins de personnes à bord. Ce sont ainsi 476 embarcations qui ont été arraisonnées en 2013 avec 10.610 passagers. 518 passeurs ont été interpelés.
Le nombre de personnes par embarcation poursuit donc son évolution à la baisse. Chaque kwassa transportait en moyenne en 2013, un peu plus de 22 passagers contre plus de 25 en 2011.
15.908 personnes reconduites à la frontière
Au-delà des passagers de kwassas, les interpellations de personnes «sans papiers» dans notre département ont conduit l’Etat à refouler 15.908 personnes à la frontière. Ce chiffre était de 16.389 en 2012. Ce sont donc des chiffres relativement stables, relevait Joël Garrigue, le procureur de la république «malgré les perturbations sur la fin de l’année, liées au mouvement social de la fonction publique».
Faisant référence aux pays confrontés à une immigration clandestine importante, le préfet expliquait l’impossibilité de fermer totalement une frontière et particulièrement maritime. «Nous mettons en place ce que nous pouvons pour étanchéifier notre frontière», a-t-il expliqué. Il affirmait également ce lundi matin qu’en «Septembre-octobre», les services de l’Etat avaient «asséché le nombre de kwassas disponibles».
La responsabilité de chacun
Comme sur le dossier de la délinquance, le préfet appelait chacun à la responsabilité. Alors qu’il est de bon ton de dénoncer l’immigration clandestine à Mayotte, le préfet notait, non sans ironie, «qu’il ne se passe pas une journée sans qu’on me demande des régulations de personnes de façon dérogatoire.» L’ambiguïté d’une partie de la population qui critique la présence de clandestins tout en leur fournissant du travail est connue de tous.
Ce bilan de la sécurité tel qu’il a été présenté ce lundi matin est appelé à évoluer. S’en est a priori fini du bilan annuel. Une deuxième présentation devrait être faite en cours d’année pour rendre publiques les évolutions sur les différents dossiers. Par ailleurs, les chiffres actuellement tenus par l’administration vont être confiés à une «autorité indépendante». Ce sera désormais l’INSEE* qui compilera ces informations. L’institut pourra ainsi les croiser avec d’autres données, sociales par exemple, pour permettre une meilleure compréhension des phénomènes.
RR
*INSEE : institut national de la statistique et des études économiques
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