La reprise du mouvement couvait. Elle est effective depuis ce mardi matin. Une partie du personnel du centre pénitentiaire de Majicavo débraye depuis ce matin, perturbant très fortement l’activité de la prison. Pas question pour autant pour l’intersyndicale de bloquer totalement le site. «Pour l’instant, on ne paralyse pas tout. Il y avait des extractions judiciaires par exemple ce matin. Elles ont pu se faire», explique Diokine Gomis de Force ouvrière.
Le débrayage a démarré aux premières heures, après que la relève des surveillants de nuit ait été faite. Une partie du personnel, dont la direction, se trouve donc actuellement à l’extérieur des bâtiments, empêchée d’entrer. Et il devrait en être ainsi pour toute la journée.
«La raison est très simple. Ce qui se passe, c’est que l’administration pénitentiaire nous a pris pour des cons !» pose très directement Diokine Gomis. «Nous nous retrouvons aujourd’hui dans la même configuration qu’au mois d’octobre de l’année dernière, quand nous avons suspendu le mouvement».
Une prime, comme à Beauvais
A l’époque, le personnel de Majicavo réclamait une prime à laquelle elle estimait avoir droit, au moment où la maison d’arrêt devenait un centre pénitentiaire. Mais après un long mouvement social, l’intersyndicale n’avait pas obtenu satisfaction. «Depuis, le directeur interrégional est venu et nous a expliqué que n’aurions rien. Ni nous, ni le centre pénitentiaire de Beauvais qui est dans la même situation. L’histoire, c’est que nous n’avons effectivement rien touché. Mais à Beauvais, ils ont eu 2.000 euros de prime de restructuration !» détaille Diokine Gomis.
Conséquence, les gardiens mahorais réclament la même somme. «On veut simplement un traitement égalitaire… Mais enfin! Ce qui est valable en métropole ne serait pas valable ici ?» s’interroge le syndicaliste.
Avec cette prime de 2.000 euros, on est bien loin des revendications qui portaient, en 2015, sur une somme de 12.000 euros. Mais cette fois-ci, l’intersyndicale compte jouer sur l’iniquité avec l’autre centre pénitentiaire des Hauts-de-France pour obtenir gain de cause.
Après cette première journée d’action, la base doit être consultée pour décider de la suite du mouvement.
RR
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