Les événements judo à Mayotte sont toujours aussi populaires et festifs. Ce weekend, ils étaient 150 judokas sur les tatamis, des poussins aux seniors, pour le tournois organisé par le club de Kawéni (ASJJCM). La compétition en est à sa 3e édition et cette année, elle a pris le nom de «Challenge Christophe Brousset», en mémoire du père de famille victime d’un coup de couteau en avril 2016, alors qu’il venait chercher son fils à la sortie d’un cours de judo.
Pour ce challenge, les combattants étaient répartis en 23 équipes, avec une grande première. «De mémoire de judoka mahorais, c’est la première fois qu’une équipe vient de La Réunion pour participer à un tournoi à Mayotte. C’est un grand motif de satisfaction», explique Rudolphe Méchin, du Comité de judo de Mayotte.
Un arbitre aussi a fait le déplacement depuis La Réunion. Alain Dijoux a officié lors du tournoi et il a également assuré une session de formation pour des arbitres de niveau départemental et régional. Mayotte va ainsi disposer de son 5e arbitre régional.
Deux nouveaux dojos
«Les choses continuent à se structurer. Nous avons environ 650 licenciés et cette année et un nouveau club s’est ouvert à Bouéni», se félicite Rudolphe Méchin. Notre département compte désormais 6 clubs. Du côté des équipements aussi, les choses avancent… un peu. Un nouveau dojo voit le jour à Bandrélé, permettant au club de la ville de disposer de deux salles. Le collège de Mtsangamouji s’est également doté d’un dojo… Mais il va falloir la faire vivre.
«Nos deux problèmes principaux, ce sont bien sûr les équipements, particulièrement à Mamoudzou, mais aussi les professeurs. Nous perdons des profs chaque année qui ne sont pas remplacés et la fédération ne nous permet par de former des gens par nous-mêmes», regrette Rudolphe Méchin. Conséquence, les cadres du judo mahorais assurent de plus en plus d’heures d’entrainement et ils atteignent une limite.
Un 3e Mahorais en sport-étude
Il n’empêche. Un 3e judoka mahorais est parti en sport-étude, avec l’espoir qu’il revienne pour vivre du judo à Mayotte et participer au développement de la pratique. Et si lors des derniers Jeux des jeunes de l’océan Indien (CJSOI), les judokas mahorais ont remporté 5 médailles avec 10 combattants engagés, lors de ce Challenge, ils n’ont pas laissé les Réunionnais s’imposer.
Les deux plus hautes marches du podium reviennent à Ringa 1 et 2. Le bronze a été arraché par Kawéni 4 et les Réunionnais du Dojo Huang, le 2e plus grand club de Saint-Denis, installé au Chaudron.
Depuis le mois de mai dernier, le Comité de judo de Mayotte s’est séparé de la ligue océan Indien devenue ligue de La Réunion. Il est désormais placé sous l’autorité directe du secrétariat de la fédération nationale. Ce qui n’empêche donc pas les échanges sportifs entre nos îles pour continuer à gagner en qualité de combats et propager le fameux esprit d’une discipline qui se revendique, plus que jamais, comme une «école de la vie».
RR
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