L’arrivée des fortes pluies est toujours synonyme d’une montée des cas de leptospirose à Mayotte. Traditionnellement le pic est atteint au mois d’avril mais cette année, comme en 2016, le nombre de cas est particulièrement élevé. Depuis le début de l’année, 40 cas ont été diagnostiqués dont 18 pour les deux dernières semaines.
L’an dernier, l’ARS avait compté 147 cas sur les 5 premiers mois de l’année, ce qui représentait un record. Pour mémoire, en 2015, notre département n’avait enregistré «que» 90 malades sur l’ensemble de l’année. Avec 9 cas par semaine en ce mois de mars, l’année 2017 pourrait donc se situer dans la fourchette haute du nombre de personnes touchées.
Aucun décès n’est survenu mais 7 personnes ont dû être hospitalisés car la leptospirose est une maladie qui peut présenter des formes sévères pouvant nécessiter une prise en charge à l’hôpital.
De toutes petites plaies suffisent
La leptospirose est une maladie transmise par des bactéries (les leptospires) provenant des urines de mammifères infectés, et notamment de rats. Pour que des hommes soient contaminés, il faut qu’ils entrent en contact avec ces eaux ou des surfaces humides souillées par les urines de ces animaux. Il suffit d’une toute petite plaie pour que les boues, les flaques d’eau ou les bords des rivières souillés permettent aux bactéries de pénétrer dans le corps humain.
Après quelques jours d’incubation, la leptospirose se manifeste par des symptômes très marqués: une fièvre élevée souvent supérieure à 38,5°, des douleurs musculaires et articulaires, des signes digestifs et des maux de tête. La maladie peut donc s’aggraver après quelques jours. Si elle n’est pas traitée à temps par des antibiotiques, la leptospirose peut être mortelle. Il ne faut donc pas hésiter à consulter un médecin en cas d’apparition de ces signes.
Des sols lessivés
Si les sols sont contaminés toute l’année par les urines des animaux infectés, les humains sont particulièrement concernés lorsque les fortes pluies lessivent les routes et les terrains et diluent les rejets des animaux sur de grandes surfaces.
Les personnes les plus exposées sont évidemment celles qui marchent pieds nus, comme les enfants qui jouent dans les flaques. Dans les champs, ceux qui pratiquent des activités agricoles sans gants ni bottes et en savate peuvent aussi plus facilement que d’autres contracter la maladie.
Aussi, l’Agence de Santé Océan Indien rappelle en cette période à risque l’importance de bien respecter les gestes habituels de prévention.
Protéger ses plaies
Pour éviter d’attraper la maladie, les conseils sont simples. D’abord, il faut lutter contre l’accumulation de déchets qui favorise la prolifération de rats autour et dans les habitations. Il faut donc entretenir régulièrement l’environnement de son domicile, en déposant ses poubelles dans des bacs de collecte et en éliminant les encombrants. Il faut aussi éliminer tous les restes de nourriture, y compris l’alimentation des animaux, qui pourraient servir de nourriture aux rats.
Si vous avez des plaies, même infimes comme des piqûres, il convient de les désinfecter et les protéger en utilisant des pansements imperméables.
L’ARS recommande évidemment d’éviter de se baigner en eau douce ou de laver son linge dans les rivières lorsqu’on est porteur de plaies, même minimes. Tous ceux qui sont en contact avec la terre doivent porter des bottes et des gants. Et partout, il faut éviter de marcher pieds nus ou en chaussures ouvertes sur des sols boueux, dans des zones inondées ou en eau douce, surtout après de fortes pluies.
La leptospirose est présente dans le monde entier. Selon les chiffres disponibles, 761 personnes ont contracté la maladie en 2014 dans l’ensemble des Outre-mer et 628 en métropole.
RR
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