Des projets, Thierry Repentin en a vus. Tous éligibles aux fonds européens, mais leur réussite dépend de la levée de plusieurs obstacles.
C’est dans le cadre de son tour de France, «à cent jours des élections européennes», que le ministre chargée des affaires européennes avait décidé de s’arrêter à Mayotte. Une tournée destinée à rassurer les français eurosceptiques, «en réalité des euro-ignorants» comme il préfère les nommer, Mayotte se classant d’ailleurs dans cette deuxième catégorie, n’ayant pas encore découvert toutes les contraintes de l’exercice…
Face aux médias, Thierry Repentin, qui était déjà venu en 2011, dressait le bilan de son humide visite mahoraise de deux jours : «les fonds européens vont tomber sur Mayotte comme la pluie ces jours-ci !» Mais pour ça, et comme il l’a martelé pendant son séjour, ils doivent être portés par les autorités locales, «je ne culpabilise personne, je responsabilise»…
Les besoins sont cernés, «dans les secteurs de l’apprentissage et de la formation, de la santé ou de la structuration des services de base comme l’accès à l’eau potable, au traitement des eaux usées et au transport», qui devront faire l’objet de dossiers costauds. Avant d’y arriver, il faudra que la Cellule Europe de la Préfecture, qui doit apporter l’expertise nécessaire, et dont on entend parler depuis deux ans, soit montée.
Autre handicap, le changement de mandat issu des élections municipales, avec de nouveaux élus qu’il faudra sensibiliser aux règles de consommations de fonds européens, «une intercommunalité, fédératrice d’énergies serait la bienvenue», glissait le ministre.
Selon lui, le projet le plus abouti est celui de l’hôpital de Petite Terre, mais sa visite aura surtout permis de prendre conscience des exigences de ce confetti de l’océan Indien : «outre le pack des 21 dérogations qui vous ont été accordées, je vais faire remonter au commissaire Hahn des ajustements nécessaires sur cette première programmation 2014-2020». Il se déclare malgré tout «plutôt confiant à l’issue de sa visite».
Thierry Repentin invitait enfin à se déplacer pour les élections européennes du 25 mai, but de sa démarche de sensibilisation : «N’oublions pas que l’Europe a décidé que la richesse ne revient pas à une caste mais doit être partagée par tous.»
Anne Perzo-Lafond
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