25.9 C
Dzaoudzi
lundi 25 novembre 2024
AccueilorangeLa situation des enfants au centre de rétention de Pamandzi à nouveau...

La situation des enfants au centre de rétention de Pamandzi à nouveau dénoncée dans un rapport national

Une cour de promenade dans un CRA visité par la rapporteure (Photo: CGLPL)
Une cour de promenade dans un CRA visité par la rapporteure (Photo: CGLPL)

La contrôleure générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan a déjà eu l’occasion d’interpeller les pouvoirs publics au cours de l’année écoulée sur la situation des personnes placées en rétention administrative à Mayotte. Elle pointait alors «le caractère inéquitable» d’une modification de l’intervention du juge des libertés de la détention pour ces migrants.

Dans son rapport d’activité publié fin avril et relevé par nos confrères de Flash Infos ce mercredi matin, elle va plus loin. Elle dénonce certains de mode de fonctionnement qui prévalent au CRA de Pamandzi et en particulier «la tentation de restreindre les droits des migrants».

Face à une pression migratoire très forte, elle note que «la gestion de ces flux se déroule dans un contexte difficile avec des infrastructures et des services insuffisants, notamment en matière de transports et de santé, et le développement important et récent d’une insécurité médiatisée».
Alors que plus de 18.000 personnes ont été reconduites chaque année, dont près de 25% de mineurs, la durée moyenne de leur séjour au centre est de 17 heures. «Le centre doit donc organiser les reconduites de manière quasi industrielle et y parvient, malgré quelques difficultés linguistiques», explique-t-elle.

Du mieux et du préoccupant

Au CRA de Mayotte, des choses ont changé. Ainsi, elle note que «les conditions d’hébergement sont dignes, les procédures globalement correctes et se déroulent sous la responsabilité d’un encadrement plutôt attentif et respectueux des personnes concernées».

Une chambre dans un CRA visité par la rapporteure (Photo: CGLPL)
Une chambre dans un CRA visité par la rapporteure (Photo: CGLPL)

Mais elle continue de relever des anormalités. «Les difficultés principales concernent la situation des mineurs et leur rattachement à un adulte, même en l’absence de filiation légalement établie. Dans un univers où les liens de parenté ne sont pas vécus comme en métropole et où les documents administratifs ne sont pas toujours fiables, ni même disponibles, il s’agit d’une opération extrêmement délicate».

Le bien-fondé du rattachement des mineurs

«En pratique, même si la loi prévoit une prise en charge par les services de l’aide sociale à l’enfance, la mesure la plus fréquemment adoptée consiste à faire repartir les enfants placés en rétention vers leur domicile d’origine présumé au motif que la pauvreté qui y règne serait préférable au risque de mauvaise prise en charge dans une des rares familles d’accueil à Mayotte».

«De façon plus préoccupante, des doutes sérieux subsistent sur le bien-fondé du rattachement des enfants à l’adulte avec lequel ils sont reconduits», explique-t-elle. «Quels que soient les efforts déployés par l’association en charge de l’assistance aux familles, la rapidité de l’organisation des retours ne permet pas, en pratique, de vérifier la pertinence du rattachement de l’enfant à l’adulte qui en est déclaré responsable. Si les services de la préfecture effectuent correctement ces vérifications, ils ne le font que lorsqu’ils sont sollicités or, en pratique, ils ne le sont que dans une proportion faible des cas».

Egalité réelle et discrimination

La contrôleure générale des lieux de privation de liberté relève aussi que des éléments intégrés à la loi sur l’égalité réelle peuvent être considérés comme «discriminatoires».

L'entrée du Centre de rétention administrative de Mayotte
L’entrée du Centre de rétention administrative de Mayotte

«Le projet de loi, tel qu’il a été voté par l’Assemblée nationale, comporte une disposition, paradoxale au regard de l’objectif poursuivi d’égalité réelle, qui consiste à restaurer, pour le seul territoire de Mayotte, un délai de cinq jours pour l’intervention du juge des libertés et de la détention». Pour elle, cela introduit une «inégalité de traitement» et «ne correspond pas à la situation de l’île de Mayotte où le caractère massif des placements en rétention devrait au contraire imposer un meilleur contrôle par l’autorité judiciaire, plutôt qu’une limitation de son rôle.»

Pour Adeline Hazan, il est donc «nécessaire de préserver sur tout le territoire national, y compris à Mayotte, un délai de 48 heures pour la présentation des personnes placées en rétention administrative au juge des libertés et de la détention».

Les associations et acteurs engagés sur ce dossier et sur les respects stricts des droits, y compris face à notre situation particulière, trouvent donc ici un nouveau relai au plus haut niveau de leurs inquiétudes.

RR
www.jdm2021.alter6.com

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139116
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139116
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139116
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139116
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139116
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139116
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...