C’était il y a tout juste 5 ans. Le 11 juillet 2012, le Conseil européen modifiait le statut de Mayotte au regard de l’UE. Notre île pouvait devenir la 9e région ultrapériphérique européenne, ce qui fut une réalité le 1er janvier 2014.
Cinq après, Mayotte se souvient et organise 2 jours pour fêter cette transformation institutionnelle et, au-delà, les 40 années qui l’ont solidement arrimée à la fois à la France et à l’Europe. «Karibu Europa» : la plaque que dévoilera le président Soibahadine Ibrahim Ramadani ce mardi matin sur la Place de la République ne laisse aucun doute sur l’importance de cette date. Un peu plus tôt, à 10h30 après les discours à 10h, les jeunes de l’Association «Ounagna» auront déclamé des extraits de la déclaration de Robert Schuman du 9 mai 1950 en cinq langues (shimaore, français, anglais, allemand et espagnol) symbolisant l’ouverture de Mayotte sur l’Europe.
«Ounagna» n’est pourtant pas une association habituée aux paroles politiques. Créée en 2006, son but principal est de faire de l’éducation par le sport. Elle regroupe des parents qui ont décidé de s’engager pour offrir une éducation de qualité à leurs enfants, en particulier cette année, par le football et le karaté, vecteurs de valeurs de citoyennes, de respect, de dépassement de soi… bref, une culture de l’effort combinée à l’excellence scolaire et sociale.
Concrètement, cette semaine, l’association organise un stage de football intensif ouvert aux enfants de 7 à 15 ans, combiné avec un cours soutenu de langue anglaise. Et pour cette Fête de l’Europe, les jeunes de l’association ont donc travaillé activement sur la portée du la Déclaration de Robert Schuman. Dans ce discours, cet homme politique avait appelé à placer la production franco-allemande du charbon et de l’acier sous une Haute Autorité commune, la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), qui est à l’origine de l’actuelle Union européenne.
L’Europe des possibles
Avec l’organisation d’une telle journée, Mayotte veut aussi mettre en lumière les projets dont la concrétisation a été rendue possible par l’Union européenne. Une exposition dans le hall du CDTM retracera plus de quarante ans d’actions de l’Europe pour l’amélioration du cadre de vie des Mahorais.
Et des visites sont aussi organisées dans l’après-midi, d’abord à l’IFSI, où le Conseil départemental permet aux infirmiers exerçant en PMI de se spécialiser à la profession de puériculteur, une formation financée à 85% par l’Europe. Direction ensuite le chantier du 4e quai de transfert de Mayotte. Il est installé à Kahani, pour favoriser la collecte des déchets ménagers des 4 communes du centre (Dembéni, Ouangani, Chiconi et Sada) et ainsi développer les filières de recyclage. Son coût total est 3,2 millions d’euros et l’Europe met plus d’un million dans le projet.
40 ans d’évolution
Enfin, la dernière visite sera pour l’Aficam, l’atelier relais du Lycée agricole de Coconi, cofinancé à 84% par le Feader (le fonds européen pour l’agriculture). L’Aficam est une association chargée de la formation initiale et continue dans le domaine agricole. Elle s’occupe de la pépinière horticole d’entreprises et gère l’atelier agroalimentaire, actuellement notre seul outil agréé permettant l’abattage sécurisé des volailles.
Après l’Europe, Mayotte va ensuite célébrer son passé et réfléchir à son avenir. Demain mercredi, dans les jardins du Conseil départemental, une exposition retracera les 40 ans de l’évolution institutionnelle du département. Le président Ibrahim Ramadani présentera également (à partir de 9h) dans l’hémicycle, des propositions pour le «toilettage institutionnel» de Mayotte qu’il souhaite voir aboutir. L’avocat et spécialiste du droit institutionnel Me Tesoka restituera les travaux menés sur la question. Se souvenir pour mieux se projeter dans le futur.
RR
www.jdm2021.alter6.com
Comments are closed.