Originaire de Mtsapéré, la jeune femme a décroché son doctorat de Biophysique cellulaire à l’université Paul Sabatier de Toulouse. Et après un Bac S obtenu à Mayotte… voilà qui va peut-être convaincre nos jeunes de boucler leur scolarité sur l’île, et prouver à ceux qui en doutent, que les parcours d’excellence sont possibles ensuite.
Pas facile c’est sûr d’arriver en métropole, et sa prépa ne lui permettra pas de décrocher le concours pour devenir vétérinaire. Les raisons invoquées sont communes à beaucoup d’étudiants : isolement familial, choc culturel, nostalgie du pays… Elle s’oriente en tout cas vers une licence de Sciences et vie de la Terre (SVT) à l’université Paul Sabatier pour tenter une équivalence ensuite vers les études de vétérinaire.
Elle poursuit finalement jusqu’au master 1 de Biologie de la Santé spécialisé en Pharmacologie fondamentale et clinique. Mais ne parvient pas à décrocher le master 2 qu’elle souhaite. « Très motivée, elle décide alors de prendre le risque de repasser son Master 1 afin d’améliorer son dossier avec une mention. Pour avoir le droit de repasser certaines matières, elle convainc alors ses professeurs d’annuler quelques notes pourtant validées ».
Entre études et bébé, une histoire de cellules
L’étudiante atteint son objectif en sortant 2ème de sa promotion en 2012 dans le Master 2 professionnel option «Vectorologie, Thérapie génique et Vaccinologie.»
Elle s’oriente alors vers une thèse dans l’équipe de biophysique cellulaire de l’institut de pharmacologie et biologie structurale du CNRS (Centre national de la recherche scientifique). Qu’elle a soutenue le 18 septembre 2017 en présence de ses collègues, de sa famille, de ses amis et d’Ali Debré Combo, conseiller départemental, dont elle a tenu à remercier la DSPU qui l’a soutenue financièrement à travers une bourse d’études de 3ème cycle.
Mariée, elle est enceinte de son unique enfant en 2ème année de thèse. « Bien que cela aurait pu être un handicap dans mon projet, l’arrivée de ma fille fût au contraire une nouvelle source de motivation pour atteindre mes objectifs » rapporte l’interview conseil départemental. Elle obtint ainsi son doctorat après avoir présenté sa thèse qui porte sur l’utilisation de l’ingénierie tissulaire pour étudier les impacts du champ électrique entre autres en électrochimiothérapie. (Pour les adeptes, lire le Résumé de sa thèse)
Attirée par Mayotte
À travers son parcours, elle a eu l’occasion de parfaire ses connaissances lors de ses différents stages professionnels dans des instituts de haute qualité comme l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Moinecha Madi a par ailleurs encadré des stagiaires dans le courant de sa thèse et dispensait à l’Université Paul Sabatier des séances de Travaux pratiques (TP) à des étudiants en qualité d’enseignante vacataire.
Elle travaille actuellement au CNRS (pour quelques mois). « Si une opportunité intéressante se présente sur Mayotte, je n’hésiterai pas à la saisir » fait-elle savoir, notamment en tant que cadre administratif dans la fonction publique à l’hôpital, à l’ARS… Elle tient à remercier les personnes qui l’ont soutenue tout au long de ce parcours, en particulier son mari, sa famille ainsi que les institutions qui l’ont accompagnée.
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