Les acteurs sont tous en place. Le drame musical peut commencer. Chanteurs sélectionnés, jury et coach vocal, tous les protagonistes se préparent au dénouement du Grand casting prévu samedi soir, sous le regard de Bruno Berberes, le directeur artistique qui est arrivé à Mayotte.
«J’espère vraiment repartir avec, dans mes bagages, des talents de Mayotte.» Bruno Berbéres est arrivé à Mayotte et sans vouloir mettre la pression sur les chanteurs sélectionnés, il plante l’enjeu.
La présence du directeur artistique, annoncée samedi soir pour la finale du Grand casting, a été la clé de la réussite des trois journées d’audition. Après avoir été choisi parmi une centaine de candidats, les 13 talents retenus travaillent d’arrache-pied, enchaînant répétitions et séances de techniques vocales.
Ils ont été répartis en petits groupes autour de trois des membres du jury mahorais et de Sandy Coops, une réunionnaise venue faire office de coach vocal. La jeune femme, ancienne candidate à Run Star et à l’émission The Voice de TF1 a fait une pause dans la préparation de son premier album pour guider les candidats mahorais dont la plupart n’ont jamais pris de cours de chants.
«Je suis là pour les mettre à l’aise et pour favoriser leur éveil vocal, explique Sandy Coops. Ils doivent apprendre à placer leur voix, leur souffle et puis, plus simplement, les consonnes et les voyelles. Un ‘i’ parlé, ce n’est pas la même chose qu’un ‘i’ chanté !»
Pendant les répétitions au Koropa Club, elle s’est aussi donnée comme rôle de permettre aux candidats sélectionnés de ne pas se démotiver face à ce travail intense et à l’enjeu : «Quand on commence à chanter devant quelques personnes, puis quelques milliers via nos télévisions locales, on se dit, pourquoi pas devant des millions d’autres en métropole ? Si une petite Réunionnaise comme moi l’a fait, pourquoi pas eux ?»
Ne pas oublier les outre-mer
Tous se préparent à affronter le regard et les oreilles de Bruno Berberes, le directeur de casting qui est arrivé à Mayotte. «Je ne veux pas les rencontrer avant samedi soir et je ne veux rien savoir. Je préfère me les prendre comme ça, en pleine figure, directement sur scène. »
Ce professionnel avoue avoir entendu «probablement 50.000 chanteurs en 15 ans de métier» depuis les 10 commandements et la première saison de la Star Ac’. «Avec mes équipes, on passe notre temps dans les festivals, sur youtube et dans de multiples opérations. La semaine dernière, j’étais à Bordeaux pour le Vocal Tour, un projet organisé par une chaîne d’hypermarchés. Les talents peuvent se trouver partout. Vous savez, le casting, c’est comme le loto. Vous pouvez jouer 10 ans et ne gagner que deux euros ou jouer une fois et avoir la main heureuse.»
Bruno Berberes attache une importance particulière aux outre-mer, des territoires rarement explorés par les professionnels du show-business parisiens qui ont souvent bien du mal à les situer sur une carte. Dans le casting de la saison 3 de The Voice qu’il a supervisé, on trouve d’ailleurs un talent venu de Tahiti. «Participer à ce casting à Mayotte, c’est important parce que personne ne se déplace jusqu’ici. Et pourtant, ce département ne doit pas être victime d’une malédiction où il n’y aurait aucun talent à découvrir !»
Le 6 mai, Bruno Berberes commente la demi-finale de l’Eurovision en direct sur l’antenne de France Ô. Il a promis de saluer Mayotte à cette occasion, en espérant que, d’ici là, des voix dénichées dans notre département le fasse vibrer. «Ce qui est important, c’est qu’il y ait des gens qui me rentrent dans la tête. La musique, c’est comme la cuisine. Il faut être très bon ou très mauvais, sinon on vous oublie !»
RR
La finale du Grand Casting est ouverte à tous. Elle a lieu ce samedi soir, à partir de 19 heures, au Koropa Club à Majicavo. Entrée : 25 €.
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