28.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilorangeCadres et médecins dénoncent « un climat de terreur » et de « racisme »

Cadres et médecins dénoncent « un climat de terreur » et de « racisme »

Les médecins et cadre du CHM en droit de retrait ce jeudi matin.
Les médecins et cadre du CHM en droit de retrait ce jeudi matin.

Les médecins et cadres du CHM n’en peuvent plus et le font savoir. Ce jeudi matin, ils étaient une centaine à se réunir à l’entrée des Urgences pour protester contre certaines des méthodes qui rendent selon eux la grève « contre productive ».
« On attend une intervention forte des pouvoirs publics, résume Nicole Cogghe, cadre supérieure de santé et représentante du syndicat des managers hospitaliers. Il n’est pas question de faire stopper la grève, dont les revendications sont légitimes par rapport à l’offre de soin, mais qu’elle se fasse dans le cadre légal. On ne peut cautionner les violences, ce racisme sous-jacent. Ils vont jusqu’à virer des malades des Urgences car ils ne sont pas de la “bonne communauté”, si vous voyez ce que je veux dire. »

Des « actions racistes » qui sont confirmées par une médecin urgentiste selon laquelle des patients ont été malmenés à Mamoudzou mais aussi dans des dispensaires où des « femmes leader » ont été appelées en renfort des grévistes.
En outre selon le communiqué des cadres « A Dzaoudzi, ces ‘femmes leader’ vont même jusqu’à exiger de faire le tri à l’accueil à la place des agents. L’intrusion de ces femmes avec la collaboration des grévistes fait forcément intégrer des notions de lutte communautaires, qui ne font pas partie des revendications initiales, et sont surtout contraires à nos valeurs de soignants et d’agents du service public. » Menaces et injures raciales sont aussi dénoncées, « quelquefois perpétrées par des personnes extérieures au CHM ».

Des discussions ce jeudi avec le ministère de la Santé

Autre frein au travail du personnel, de puissantes enceintes ont été placées à l’entrée du CHM, diffusant de la musique à fort volume en direction des locaux administratifs, mais causant aussi une gêne potentielle pour les patients hospitalisés. « Mardi, on enregistrait 120 décibels dans les bureaux » déplore la cadre. Elle dénonce aussi la fermeture du centre Jacaranda qui entraîne une surcharge des urgences. « On est passé de 130 entrées par jour à près de 400. On sait que des patients meurent faute de soins, car ils ne viennent pas chercher leur traitement depuis plusieurs jours. Les grévistes alimentent un climat de terreur. Le droit de grève doit s’appliquer, mais dans le droit légal, le respect des missions et sans agresser les gens » conclut-elle.

La police veille devant les grilles du CHM verrouillées.
La police veille devant les grilles du CHM verrouillées.

La directrice du CHM Catherine Barbezieux est venue à la rencontre des médecins et cadres « dans un message d’apaisement, car je suis la directrice de tout l’établissement. On a cette particularité de travailler autour de l’humain, j’ai vu l’ensemble des soignants, métropolitains et mahorais autour de patients à les soigner main dans la main » témoigne-t-elle, soucieuse de tuer dans l’œuf les tensions communautaires. Elle estime en outre n’avoir “pas d’éléments objectifs” accréditant les accusations d’actes racistes dans ses services.

« Certains se plaignent toutefois d’avoir été bousculés, faisant valoir leur origine, mais je fais bien la différence entre la grève et les exactions » tranche-t-elle finalement. Des propos de nature à rassurer les non-grévistes qui réclament des sanctions internes contre les grévistes sortant du cadre légal.
Du côté de l’ARS, on nous assure que « le ministère confirme sa volonté de dialogue et d’ouverture ». La réunion prévue mercredi doit avoir lieu ce jeudi, toujours par visioconférence, avec le médiateur nommé à Paris il y a quelques jours.

Yohann DELEU

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139514
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139514
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139514
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139514
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139514
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139514
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...