Avec 236 logements locatifs sociaux en activité et 277 nouveaux logements financés cette année, la dynamique lancée l’année dernière se pérennise et porte à 900 le nombre total de logements sociaux bâtis ou dans les cartons.
De nouveaux dispositifs d’aide au logement sont aussi entrés en vigueur, notamment concernant l’accession à la propriété, à la rénovation de logement ou au paiement de factures. Plusieurs millions d’euros sont investis en ce sens depuis 2015 à Mayotte.
“De ce bilan de l’année 2017, je note que de vraies dynamiques se sont engagées, permanentes et durables, se réjouit le sous-préfet Dominique Fossat, qui estime toutefois que “en matière sociale, on a de vrais problèmes, on doit réfléchir aux problèmes d’accès au droit.” Pour illustrer ce propos, le haut-fonctionnaire rappelle qu’en 2012 date de l’instauration du RSA à Mayotte, on estimait à 18 000 le nombre de bénéficiaires potentiels. Seuls 6000 en bénéficient actuellement, soit à peine 30%.
En effet analyse le représentant de l’Etat, il y a à Mayotte “une situation assez unique en France, en termes de dégradation de l’habitat insalubre lié à la pauvreté de la population. Face à ce constat, des actions ont été menées en 2017. On n’a jamais construit autant de logements sociaux que cette année.”
En outre, le sous-préfet note l’apparition d’outils intéressants. L’établissement public foncier d’une part, mais aussi les trois projets de rénovation urbaine concernant Kawéni, Majicavo et le quartier de la Vigie. “Dans la lutte contre l’habitat indigne, 2017 est une année importante, énormément de travail a été fait mais il reste des défis importants et un vaste chantier.”
La saison des pluies met la pression
En outre “la précarité fait qu’on a des besoins importants en logement d’urgence” poursuit M. Fossat qui note une augmentation de la capacité d’accueil et des dispositifs d’accompagnement.
Autant d’outils qui répondent à une urgence décrétée il y a un an presque jour pour jour par la préfecture de Mayotte, concernant les logements exposés aux intempéries. Des baraquements en tôles sur des zones non constructibles que les collectivités tentent de recenser. “C’est l’objet des plans communaux de lutte contre l’habitat indigne : faire le bilan de ces habitats réguliers ou irréguliers”.
Ceux-ci sont ensuite classés en deux catégories : zone d’aléa, quand un risque potentiel existe, ou péril imminent quand la vie des occupants est directement menacée. C’est le cas notamment des nombreux logements construits directement dans des ravines et qui devraient idéalement être relogés immédiatement. “Les faire partir, c’est bien, mais pour aller où ?” s’interroge le sous-préfet, faisant le lien avec l’augmentation du nombre de places d’hébergement d’urgence.
S’ils ne sont pas quantifiés, les problèmes sont au moins identifiés. L’arrivée de pluies abondantes depuis quelques jours, rappelle l’urgence d’agir, car de nombreuses vies sont en jeu.
Y.D.
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