Troisième jour de blocage des locaux du Sieam à Kawéni, par le collectif des Assoiffés du Sud. Depuis lundi, ces militants de l’accès à l’eau ont cadenassé l’entrée principale du syndicat des eaux.
“On a fait une première action lundi suite aux coupures d’eau non informées de dimanche pendant presque 24h, relate Antufaty, porte parole du collectif. Nous avons appelé le jour-même le directeur de la SMAE qui nous a fait comprendre que le bassin qui récupère l’eau de rivière était insuffisant pour gérer les fortes pluies. On n’était pas surs de l’explication car nous sommes des gens de terrain. On n’était pas d’accord car les quantités de pluie de ce week-end ne sont pas une première à Mayotte. Alors pourquoi le Sieam n’a jamais réglé ces problèmes-là ?
En plus ça tombait mal car c’était jour pour jour un an après le début des tours d’eau. Dimanche, j’ai appelé le président du Sieam. Il m’a dit “Vous savez que nous sommes dimanche, madame ?”. Peut-être que chez lui on n’utilise pas d’eau le dimanche ? Je lui ai dit que la moindre des choses était d’informer la population, il m’a dit qu’un communiqué avait été envoyé, et il m’a raccroché au nez. A Mayotte Première on m’a dit qu’il n’y avait pas eu de communiqué. C’est ce qui a motivé cette action.
Une action en justice pour les factures de l’an passé
A cette heure, nous n’avons eu aucune suite de la part du Sieam. J’interprète ce silence comme un mépris du président envers la population mahoraise, il me montre aucune estime envers les abonnés.”
Selon Antufaty, le directeur du syndicat est bien venu les rencontrer dès lundi mais n’étant pas “décideur”, s’est entendu répondre qu’il n’était pas en mesure de “répondre aux besoins” des Assoiffés.
Outre les coupures, la porte parole s’inquiète de la qualité de l’eau qui arrive au robinet de certaines habitations. Lundi, elle exhibait une bouteille d’eau trouble. “Nous voulons aussi des explications sur cette eau colorée, pourquoi il y a des saletés à l’intérieur ? Pourquoi nous payons des factures pour cette eau-là ? Est-ce que c’est normal ?” s’interroge-t-elle.
Face à ces questions auxquelles les manifestants n’ont pas de réponse convaincante à leurs yeux, le mouvement est appelé à perdurer. “Depuis lundi, personne n’entre au Sieam. On est en train de rédiger une plainte avec constitution de partie civile. La situation de 2016 n’est pas réglée qu’on en rencontre une nouvelle en 2017. On attend une indemnisation pour nos factures de décembre 2016 à avril 2017.”
Y.D.
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