” Derrière les difficultés structurelles des outre-mer (chômage, questions de santé et d’éducation…), il y a des femmes et des hommes porteurs de projets, d’innovations, pour résumer : des incarnations des outre-mer des solutions. Des exemples à valoriser, à encourager, à rendre visible (…) car sans nier les réalités sur les retards structurels, il serait pertinent de mettre en avant les solutions et innovations ultramarines qui peuvent inspirer la métropole.”
Ces solutions et innovations passent selon la ministre par le développement durable, notamment l'”utilisation de la biodiversité à des fins médicinales”, mais aussi la promotion des cultures locales de chaque territoire. Autant de projets qu’elle n’a pas détaillés, mais qui bénéficient d’une rallonge budgétaire de “deux milliards d’euros” soit “un budget en hausse de 4% pour 2018 que nous redistribuerons au bénéfice des territoires ultramarins avec des priorités marquées : infrastructures sanitaires, prévention des risques naturels, aménagement urbain, constructions scolaires, formations, dispositifs de soutien aux entreprises.”
Constitution et différentiation
2018 qui sera selon elle “une année déterminante”. D’abord en raison du référendum d’autodétermination en Nouvelle Calédonie, mais aussi des Assises de l’Outre Mer. “Au-delà du Livre-bleu outre-mer, qui sera le référentiel des politiques publiques ultramarines du quinquennat, la question qui intéresse tout le monde est bien de savoir ce qui ressortira de l’exercice. Je l’ai toujours dit : les Assises, c’est une dynamique de projets concrets, qui répondent à des besoins réels, et qui ouvrent l’ère de la différenciation. “
La différenciation, c’est, explique-t-elle, “l’adaptation de notre droit sur le terrain de la République”. Une promesse du président Macron qui jugeait utile à Cayenne d’apporter “des modifications législatives”
Economie de la mer
La Ministre a ensuite évoqué l’économie bleue, estimant que les Outre-mer doivent “en être les pierres angulaires”. “Tourisme, transport maritime et pêche, les secteurs traditionnels sont rejoints par d’autres en plein essor : aquaculture, extraction minière, énergies marines… le champ des possibles est immense” a-t-elle estimé. L’économie de la mer, un potentiel insuffisamment exploité, avait fait l’objet d’un rapport de l’Iedom en fin d’année.
Annick Girardin est aussi revenue sur sa visite à Mayotte, axée sur les “questions de sécurité et d’immigration”. Des sujets phare de sa visite donc, qui sont directement concernés par la fameuse “différentiation” évoquée ci-dessous. Entre les lignes, il faut y voir le possible remaniement du droit du sol réclamé par de nombreux acteurs de la société civile mahoraise, et que le Président Macron n’a pas exclu lors de sa visite en Guyane estimant que ce n’était “pas un tabou”. Le travail gouvernemental continuerait donc à s’inscrire dans le sillage de ces déclarations.
Y.D.
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