C’est la rue qui a donné le ton, puis, les élus ont embrayé le pas, manifestant mardi dernier en tête d’un cortège de milliers de personnes. « Nous avons perdu une semaine », relevait alors Anchya Bamana, la maire de Sada, qui, avec la conseillère départementale de Koungou, Raïssa Andhum, avait appelé à la réaction des élus.
Ce sont elles qui ont improvisé une réunion ce samedi matin en mairie de Mamoudzou, avant de se retrouver au vice-rectorat où les attendaient notamment le préfet Frédéric Veau et la vice-recteur Nathalie Costantini. Etaient également présents les sénateurs Thani Mohamed Soilihi et Hassane Abdallah.
Une réunion qui a « tourné court », selon l’expression utilisé par le conseiller départemental Issa Issa Abdou sur sa page Facebook. Bien que le président de l’Association des Maires de Mayotte soit présent, c’est son vice-président, le maire de Tsingoni, qui a lu le mémorandum rédigé et signé par les élus. Ils ont ensuite quitté la salle comme un seul homme, une volonté affichée envers le gouvernement d’un désaccord profond sur la gestion de l’immigration clandestine à Mayotte, « les élus reprochent au préfet de protéger les immigrés au détriment des Mahorais, et de s’en prendre aux élus, ils attendent des excuses ».
Ils se sont donnés rendez-vous ce lundi à 14h. Nous avons contacté Issa Abdou qui nous confirme la volonté des élus de fermer les mairies et le conseil départemental dès ce lundi, « avec comme conséquence la non-tenue des élections législatives partielles le 18 mars ». Seuls les services d’état civil pourraient rester ouverts en raison de la nécessité d’enregistrer les naissances et les décès.
Le député,Mansour Kamardine évoque un clash qui “marque le franchissement d’un nouveau palier dans la grave crise que traverse le 101ème département français depuis plusieurs semaines”.
Dans un communiqué il interpelle Gérard Collomb, voire mieux : “La crise à Mayotte ne peut plus être résolue au niveau local. Elle nécessite désormais la venue du Ministre de l’intérieur dans les meilleurs délais. A défaut, le Président de la République sera sollicité directement.”
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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