« Des manifestants sont à la porte du lycée pour tenter d’empêcher des élèves d’entrer », nous alerte une enseignante du lycée de Sada qui avec ses collègues craint des intrusions dans la confusion.
Nous avons interrogé M. Sahimi, directeur de l’Association de Parents d’Elèves sur cette action menée par une poignée de parents ce jeudi matin : « Comme la mobilisation contre l’insécurité est partie des violences dans les établissements scolaires, les parents craignent des représailles car les fauteurs de trouble arrivent essentiellement de l’extérieur, de la zone urbaine. Ils ont opéré à Passamainty et à Mtsapéré, les parents ont peur que ça touche Sada et préfèrent récupérer leurs enfants. »
Le jeune Y. est scolarisé en classe de terminale au LPO de Sada où il est entré difficilement ce matin comme il nous l’explique dans un sms : « J’ai tenté ce matin (comme depuis lundi) de me rendre au lycée. Seulement, ce matin, j’ai été confronté à un groupe de grévistes bien décider à m’empêcher d’y aller ». Il a malgré tout pu y entrer.
« 11% des élèves de lycée sont présents »
A la fin de la journée, une rencontre est envisagée entre les parents de Sada et de Chiconi, « on doit se voir pour rédiger une motion pour que les décisions soient concertées », indique M. Sahimi.
Le vice-rectorat acte les problèmes en cours au lycée de Sada en signalant que le collège du même village ne peut plus fonctionner, « faute d’élèves et d’enseignants qui ne peuvent plus franchir les barrages », nous informe Didier Cauret, directeur de cabinet de la vice-recteur. Les professeurs en profitent pour suivre un stage de perfectionnement en informatique. “Mais à Sada, si nous n’avons plus d’élèves, nous libérerons les enseignants”, complète-t-il.
Les établissements sont sinistrés sur à peu prés l’ensemble du territoire : « Seuls 11% des élèves de lycée sont présents, 17% en collège, pour 59% de personnel. Quant aux écoles primaires, il n’y avait que 200 élèves hier mercredi, pour 51% d’écoles ouvertes dans le premier degré. Certains maires ont fermé des écoles, des portails sont même cadenassés ».
Rappelons qu’outre les barrages, les organisateurs de la mobilisation contre l’insécurité avait lancé un appel à la grève dès le 12 mars.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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