Quatre points ont été actés allant dans le sens d’un allègement des barrages les week-end. Tout d’abord, et c’était le but de cette rencontre où le Medef était absent, les liens sont resserrés : « Construction, rassemblement, concertation et plus de communication » sont les maîtres mots des échanges à venir, « en toute franchise entre les uns et les autres, intersyndicale, collectif, patronats, élus”.
Les élus justement sont l’objet d’un autre point : « La maire de Sada souhaite une nouvelle rencontre avec les élus, mais nous n’accepterons plus de coups bas », nous explique Fatihou Ibrahime, un des leaders. « Le vendredi à Dzoumogné, ils nous avaient fait part d’une position commune, mais ils n’ont pas tenu parole ! » Des reproches mutuels de revirement, puisque les élus l’indexent précisément du même grief à l’issue de la rencontre avec Annick Girardin. Un courrier a été adressé aux maires (lettre maire).
“Pas de légitimité aux élus”
Ils ont également relancé par courrier le premier ministre (courrier 1er ministre) : « Il n’a fait qu’écrire aux élus qui, s’ils ont une légitimité vis à vis de la population, n’en ont pas sur le mouvement qu’ils n’ont ni initié, ni nourri par la signature d’un préavis de grève. Nous avons donc écrit une nouvelle fois à Edouard Philippe mais notre sentiment est que le gouvernement joue le pourrissement. Il se livre à une guerre de com’ ! De notre côté, nous restons ouvert à la discussion ».
Et la discussion, c’est l’envoi d’un émissaire mandaté pour prendre toute décision sans remonter à Paris, « ça n’est pas compliqué quand même ! », lance Djoumoi Djoumoy Bourahima, président de la CFE CGC. Nous apprenions par la suite qu’aucune décision n’avait été prise ce mercredi en Conseil des ministres à propos de Mayotte…
Lorsque nous les interpellons sur le ras le bol de la population, bloquée dans ses déplacements, Fatihou Ibrahime rétorque « c’est de la manipulation ! », avant de mettre la balle dans le camp du gouvernement, « plus ils répondrons rapidement, plus cette situation cessera. »
Les barrages sont l’objet du 4ème point d’entente entre les deux syndicats patronaux et les manifestants. “Nous avos évoqué la levée des barrages, mais le collectif et l’intersyndicale ont refusé”, nous précise Ali Ousseni Bourahima, président de la CPME, nous appelons solennellement le gouvernement à ouvrir les négociations qui sont légitimes dans les plus brefs délais”.
Pour les leaders, « les barrages sont utiles mais des abus ont été notés par notre laxisme. Donc la grève doit continuer mais il faut que les leaders soient présents, de temps à autre et réapprovisionner toute l’ile ». En conséquence, il a été décidé de mettre en place « des barrages filtrants les week-end (après salat djum’an) ». Et de livrer, « s’il y a du stock à Kawéni. »
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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