Edouard Philippe a adressé ce vendredi un courrier Lettre du Premier Ministre aux élus de Mayotte sans mention de destinataire, mais dans lequel la préfecture nous dit qu’il est adressé aux élus de Mayotte. C’est à dire aux parlementaires, dont le sénateur Thani Mohamed Soilihi qui a de nouveau interpellé le gouvernement jeudi, au président du conseil départemental et aux maires.
Il y rappelle que la méthode et le calendrier sont précisés dans le courrier d’Annick Girardin, et invite « l’ensemble des parties prenantes à un dialogue constructif ». Mais surtout, semble satisfaire à la demande des organisateurs du mouvement en annonçant la nomination, « après l’élection législative partielle », « d’un délégué du gouvernement », précisément ce qu’ils demandaient.
Son rôle sera d’ »élaborer en liaison étroite avec toute les parties prenantes les propositions pour l’avenir du territoire et l’amélioration la vie quotidienne des Mahoraises et des Mahorais ». On aura compris que sous la double formulation de l’expression « parties prenantes », le premier ministre s’adresse aux leaders du mouvement.
Démarches fermes avec les Comores
On devine là, l’ombre du président de la République qui ne voulait pas repartir dans une négociation sur le mode guyanais, sans élus. Mais tout en s’adressant officiellement aux élus, les courriers visent toutes les demandes. Seuls les élus semblent être reçus en délégation mi-avril, pour la définition « d’une stratégie commune fin avril ».
Des travaux qui ne pourront être réalisés que si « la sécurité des habitants de Mayotte est assurée » qui est actuellement l’objet de « mesures d’urgence ». Edouard Philippe demande alors la libre circulation des forces de l’ordre, des services de santé et de secours et du transport des produits de première nécessité ». Pas de chantage à la levée des barrages donc, mais juste le service minimum.
Sur le blocus comorien, il annonce des « démarches fermes » auprès du gouvernement de l’union des Comores, engagées par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian, « notamment en matière de lutte contre l’immigration irrégulière et de traitement des mineurs isolés ».
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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