A l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère, Médecins du monde publie son observatoire annuel. Sept pages sont consacrées à Mayotte.
Médecin du monde continue d’alerter sur la prise en charge médicale d’une partie de la population qu’elle rencontre à Mayotte. Dans son observatoire annuel sur l’accès aux soins des plus démunis en France, sept pages sont consacrées à Mayotte, un département qui connait «une situation d’exception malgré des avancées théoriques» (voir le rapport).
Ce sont les obstacles à l’accès aux soins que dénonce principalement l’ONG. Et ils sont nombreux.
Ils sont d’abord d’ordre financier : le coût des consultations empêche les plus pauvres de voir un médecin. « L’ordonnance du 31 mai 2012, qui prévoit la gratuité des soins pour les enfants et les femmes enceintes dans le système public de santé (dispensaire et hôpital) à Mayotte, n’est toujours pas appliquée », note le rapport. « Le système des « bons roses » permettant l’accès à un professionnel de santé est, lui, totalement arbitraire, les bons étant accordés au bon vouloir des accueillants et des médecins, et très mal connus de la population. » Ce sont pourtant ces bons qui permettent aux enfants non affiliés d’accéder à la médecine gratuite.
A cela, s’ajoute le coût des transports, la peur omniprésente des expulsions ou encore des difficultés linguistiques : parmi les adultes qui ont consulté médecins du monde, 72% ne maîtrisent pas la langue française.
Des obstacles qui réduisent l’accès aux soins
L’ensemble de ces obstacles continuent, cette année encore, de réduire l’accès au soin des personnes en situation de grande précarité et parfois en situation irrégulière : 42% des accompagnants déclarent avoir renoncé à des soins pour leur enfant. Et les conséquences sanitaires sont mesurables. On les trouve, par exemple, dans les chiffres de la couverture vaccinale qui est insuffisante : plus du quart des patients n’ont pas tous les vaccins. Pire : 5% des enfants en consultations à médecins du monde présentent une malnutrition aiguë.
Pour tenter d’améliorer la situation, Médecins du Monde a ouvert, il y a quatre ans à Majicavo, un centre pédiatrique de soins et d’orientation où se déroulent des consultations médicales et sociales. Depuis trois ans, l’ONG organise également des consultations mobiles hebdomadaires dans d’autres villages auprès des populations précaires. L’an dernier, le programme a reçu la visite de 1 887 patients dont 911 nouveaux enfants.
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