Le nom, les couleurs et le logo du nouvel amphidrome sont connus. Tout de bleu, blanc, et rouge sous la ligne de flottaison, vêtu, il portera le nom d’un des pères de la départementalisation.
Ces navires « amphidromes » qui tirent leur nom, de leur capacité à pouvoir se déplacer indifféremment en avant et en arrière de la même manière, sont une des particularités de Mayotte. Tout comme les piétons prennent la barge entre la Grande et la Petite Terre, inventant par la même le néologisme verbal « barger » conjugable à l’infini, les automobilistes utilisent l’amphidrome.
Mais le parc actuel est vieillissant : deux amphidromes, et quatre barges dont une de 27 ans est en cours de refonte. Pour le renouveler, le Conseil général, via son Service de Transports maritimes (STM), a investi 5,8M€ dans un nouvel amphidrome, en cours de construction dans un chantier mauricien, le Chantier naval de l’Océan Indien. C’est le président Zaïdani qui a choisi le nom, Georges Nahouda… un symbole : initiateur du mouvement départementaliste, il a inspiré le « serment de Sada » affirmant la volonté de rattachement de Mayotte à la France. Serment prêté le 3 août 1967 sur le Coran, et signé par son neveu le docteur Marcel Henry, en compagnie d’autres «Grands-hommes» Mahorais, Younoussa Bamana, Zoubert Adinani et Abdallah Houmadi.
“C’est un travail de mémoire” que j’ai voulu initier, “pour honorer un homme qui a travaillé à l’avenir de Mayotte”… expliquait Daniel Zaidani, avec un petit clin d’œil: “Nahouda veut dire “commandant” en shimaoré.
Comme un écho patriote, les couleurs du nouvel amphidrome du Service de Transport maritime de Mayotte sont celles du drapeau français et le logo, celui affiché par le Conseil général : deux hippocampes (la forme de l’île) encadrant le croissant de lune des îles de la Lune (les Comores) et deux fleurs d’ylang-ylang, au dessus du “Ra hachiri” (“Nous sommes vigilants”). Le « Georges Nahouda » affichera ses 39,5m de longueur et 50cm de largeur supplémentaires sur le pont véhicule, l’année prochaine, le 31 mai si tout va bien.
Anne Perzo-Lafond
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