Le seul amphidrome en service n’arrivait pas à éponger la demandes, entre urgences hospitalières et impératifs de ravitaillement alimentaire.
Les agents grévistes qui réclament toujours la tête de leur directeur d’exploitation, ont consenti aujourd’hui à mettre un amphidrome en service. Il était d’ailleurs compris dans la réquisition, ce que n’a pas manqué de rappeler le directeur de cabinet du préfet aux grévistes.
Navigant à moins de deux nœuds, c’est à dire très lentement, le seul amphidrome de sortie ne touchait le quai que toutes les heures et demi, occasionnant un bouchon de camions prêts à prendre leur envol vers Petite Terre.
C’est que des consignes préfectorales avaient été passées pour commencer à ravitailler Petite Terre en produits frais. Mais l’hôpital aussi avait ses urgences et des médicaments à faire transiter, ce qui diminuait d’autant la capacité disponible pour les transports de denrées alimentaires qui ont dû patienter toute la matinée. « On laisse passer des voitures particulières alors qu’on nous a demandé d’aller emplir les rayons ! » s’exclamait un chef d’entreprise. A 10h, seules deux rotations d’amphidrome avaient eu lieu.
Certains sur le quai avaient bien des idées sur l’orientation que pourrait prendre la grève : « bloquer tout le monde, ça n’est pas une solution ! les agents auraient dû poursuivre leur service habituel, mais sans faire payer la traversée… le Conseil général aurait réagi tout de suite ! ». Et son représentant Daniel Zaïdani est vivement critiqué pour s’être absenté du territoire en pleine crise, « nous avons passé de nombreuses journées à négocier » avait-il lâché avant de s’envoler vers Paris pour assister au compte rendu du Haut Conseil paritaire sur l’Union des Comores.
Du côté du conflit, aucune avancée n’est annoncée aujourd’hui par les grévistes qui se positionnent sur un rapport de force dans la durée.
Anne Perzo-Lafond
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