C’est un bras de fer sans précédent d’un gouvernement contre les compagnies pétrolières qui vient de se conclure. Les tensions se sont apaisées alors que les annonces de Victorin Lurel se sont concrétisées.
Les arrêtés de méthode à peine publiés au Journal Officiel, les préfets ont commencé à travailler avec les compagnies à la fixation des prix. A Mayotte, et après discussion avec le directeur local de Total ce jeudi, un projet d’arrêté préfectoral est prêt et va être envoyé au ministère des Outremers pour avis.
«Le Parlement a décidé», tranchait le ministre Lurel qui a toujours affirmé avoir «écouté les pétroliers». Total Mayotte rouvrait ses stations, la réquisition préfectorale est par conséquent levée.
C’est une bonne nouvelle aussi pour les autres départements ultramarins. Si La Réunion ne connaissait plus de blocage depuis dimanche dernier, ce n’était pas le cas en Guyane, Guadeloupe et Martinique.
Ces arrêtés de méthode donnent la marche à suivre pour déterminer les prix à l’importation des produits pétroliers et gaziers, puis les marges de gros, les marges de détail et pour finir, les prix de vente à la pompe.
Une avancée contre la vie chère
Le taux de rémunération appliqué à ces produits est fixé à 9%, là où les marges étaient le plus communément annoncées entre 14% et 22% dans les Outremers. Pour la vingtaine de parlementaires ultramarins, dont le Mahorais Ibrahim Aboubacar, qui menaient la fronde aux côtés du gouvernement, l’économie sera de 26 millions d’euros sur une filière qui dégage 99 millions d’euros de bénéfices nets chaque année. «Les économies ainsi réalisées en amont permettront de dégager une économie concrète à la pompe au profit de chaque consommateur d’outre-mer».
«Les consommateurs devraient ainsi bénéficier d’une baisse de 4 à 10 centimes par litre», indiquait le préfet de Mayotte Jacques Witkowski, si les cours mondiaux restent constants.
Les marges de gros seront préservées ainsi que celles des stations service. Et si la marge de détail peut être révisée en fonction de l’augmentation des prix, c’est sous une condition, celle «du maintien des emplois de pompistes».
Anne Perzo-Lafond
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