Un nouveau rassemblement était organisé ce dimanche matin en réponse au dépôt d’une tête de cochon à la mosquée de Labattoir le 1er janvier. Après le report du procès dont l’audience est désormais prévue le 2 avril, la mobilisation a été faible.
Environ 200 personnes avaient fait le déplacement sur la Place de la République à Mamoudzou ce dimanche matin à l’appel des religieux. Premier grand rassemblement en Grande-Terre depuis la «profanation» de la mosquée de Labattoir le 1er janvier, on est loin des chiffres des marches organisées à Labattoir début janvier. Les religieux espéraient probablement plus de monde, même s’ils s’en défendaient ce matin. Ils préféraient souligner la présence de l’ensemble des autorités religieuses de Mayotte, Grand Cadi et membres du Comité des sages en tête.
«Il n’y a jamais de manifestation de trop, expliquait Mohamed Nassur, dont l’association gère la mosquée de Labattoir. L’important, c’est le message. Nous voulons dire à la République que nous sommes des Français à part entière. La violente agression contre les Mahorais doit être jugée dans toute son importance.»
Alors que le rassemblement s’apparentait davantage à un moment de prières qu’à une manifestation revendicative, Mohamed Nassur réitérait ce matin, les demandes qu’il a déjà eu l’occasion de formuler en métropole au début du mois. Avant toutes choses, il souhaite que les personnes mises en cause dans le jet de la tête de cochon soient présentes physiquement lors du procès. «Nous demandons aussi que toutes les personnes présentes lors du festin préludant l’ignominie, comme toute personne ayant développé des propos de nature à surexciter l’islamophobie ou ayant fait défaut à ses responsabilités, comparaissent pour s’expliquer», indiquait-il également.
Pas de volonté de faire pression sur la justice
Pour autant, les religieux se défendaient de vouloir exercer une quelconque pression sur la justice : «Nous voulons juste qu’ils viennent pour dire ce qu’ils ont fait. Il n’est pas question de vengeance ou de violence. Simplement, nous voulons les entendre dire les choses, à Mayotte. C’est très important pour nous.»
Le procès, dans un premier temps programmé ce mercredi 26 février a été décalé au mercredi 2 avril. Ce report est la conséquence de l’accident dont a été victime l’avocat de la défense qui ne pouvait être présent à l’audience à la première date prévue.
Les responsables religieux appellent toujours à un «grand rassemblement de tous les Mahorais» le jour du procès.
RR
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