Vous devez vous sentir concernés pour éviter le pire. C’est le message de l’ARS pour que la dengue ne se transforme en épidémie à Mayotte. De nouveau cas «autochtones» ont été diagnostiqués.
Attention, la dengue à Mayotte a changé de nature. Ce ne sont plus seulement les voyageurs qui sont concernés. Sur les sept nouveaux cas dépistés ces deux dernières semaines, six sont des cas «autochtones», les patients ont contracté la maladie dans notre département.
L’Agence régionale de Santé (ARS) a pu établir, pour la première fois, une cartographie de la maladie à Mayotte. On enregistre des cas à Bandrélé, Ouangani ou vers Bandraboua mais c’est surtout dans l’agglomération de Mamoudzou et sur Petite-Terre que les cas se concentrent.
«La dernière épidémie à Mayotte remonte à 2010 avec 150 cas, relève Chantal de Singly, la directrice de l’ARS Océan indien. Aujourd’hui, on en est encore loin, mais ce qui nous préoccupe, c’est d’éviter d’atteindre un tel niveau voire le dépasser».
Sept patients hospitalisés
Sur les 26 cas recensés à Mayotte depuis début janvier, sept ont nécessité une hospitalisation. Car s’il n’y a pas de traitement spécifique, la dengue n’est pas une maladie bénigne. Les cas se multipliant, la possibilité d’avoir des cas graves augmente. «Dans 1% des cas, la maladie peut être grave, c’est ce qu’on appelle la dengue hémorragique qui peut être mortelle, explique le Dr Sylvain Lerasle, conseiller médical de l’ARS. Ce cas de figure concerne surtout les enfants et les personnes fragiles.»
Pour éviter la multiplication des cas, l’ARS a mené des enquêtes autour des malades pour savoir si des personnes de leur entourage n’avaient pas été infectées elles-aussi. Avec les visites de prévention, ce sont à ce jour 5.672 visites de maisons qui ont été effectuées. Pour les agents de la lutte anti-vectorielle (LAV), il s’agit de procéder à des démoustications mais aussi d’insister sur la nécessité d’éliminer les zones ou les larves de moustiques se développent.
«Les deux moustiques qui véhiculent le virus de la dengue passent des œufs au moustique adulte en sept jours, précise Betty Zumbo, responsable de la LAV à l’ARS. Ça va très vite. Et comme les larves se développent dans de petits endroits, sous-coupes de pots de fleurs, canettes, feuilles de bananier ou des trous dans des troncs d’arbres, tout le monde doit être attentif pour éviter la prolifération.»
Tous concernés
Et tout le monde est appelé à la rescousse. D’abord, les municipalités comme à Kaweni où plusieurs cas ont été diagnostiqués. Des agents de la ville de Mamoudzou ont été mobilisés pour des opérations de nettoyage. Des «relais d’opinion» ont également été sollicités pour faire passer le message comme dans les mosquées ou les associations de femmes. A présent, l’ARS veut que toute la population se sente concernée. Spots radio et affichage, tout est fait pour que la maladie ne passe pas au stade épidémique.
Vous savez donc ce qui vous reste à faire : éliminer les points d’eau stagnante et vous protéger des piqûres avec des sprays répulsifs et en dormant sous une moustiquaire. Enfin, en cas de forte fièvre et de douleurs articulaires ou musculaires, consultez immédiatement un médecin.
RR
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