Les têtes de liste ne se féminisent pas vraiment en métropole. A Mayotte, les femmes sont traditionnellement sur le devant de la scène publique, moins dans les arcanes du pouvoir… Un phénomène en pleine évolution.
Elles s’appellent Anchya Bamana, Faoulati Sandi, Achiaty Attoumani, Toyfati Ahamadi Ali, Hafifa Daoud Aida M’colo Boura ou Hanima Ibrahima… Elles sont toutes têtes de liste à Sada, Mtsamboro, Koungou, Pamandzi ou Chirongui défendant des couleurs aussi variées que PS, UMP, Sans étiquette ou Front national (l’unique liste de l’île !).
«La femme est souvent la première à descendre dans la rue pour défendre les intérêts de la population, mais vite remisée aux fourneaux dès qu’il s’agit de représentativité politique», indique l’une d’elle.
Actuellement, deux femmes sont maires à Mayotte, Ramlati Ali à Pamandzi qui n’a pu se représenter en raison d’invalidation de ses comptes de campagne des législatives de 2012, et Hanima Ibrahima (Roukia Lahadji) à Chirongui, qui postule à sa propre succession.
77 listes à Mayotte dont 7 menées par des femmes, cela peut paraître faible. Mais ce taux de 9% est à remettre sur une perspective nationale : 17% des têtes de liste sont des femmes, constate le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. Un pourcentage équivalent aux municipales de 2008, ce qui peut paraître faible en métropole, surtout qu’elles sont présentes pour un tiers dans les petites communes de moins de 1.000 habitants. Un chiffre que dépassent toutes les communes de Mayotte, où les candidates postulent dans les plus importantes.
Et en zoomant sur l’hexagone, des différences sont mises en valeur : dans les Landes par exemple, le chiffre de candidates, leader de leur liste, avoisine les 12%, Mayotte n’a donc pas à rougir…
Pour accéder à une meilleure parité au sein des conseils municipaux, et pour préparer le terrain des élections à venir, les communes de plus de 1.000 habitants sont contraintes, cette année, à une alternance homme-femme sur leurs listes.
A.P-L.
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