C’est à la fois avec méfiance et espoir que la Fedom (Fédération des entreprises d’Outre-Mer) se prépare à rencontrer la ministre des Outre-Mer George-Pau Langevin ce vendredi 11 avril, ainsi qu’elle le précise dans sa dernière lettre hebdomadaire.
Méfiance tout d’abord, parce que le flou des orientations économiques et sociales qui a donné lieu au remaniement du gouvernement, « manque de cohérence », « manque de prise de décisions », va compliquer l’application rapide du pacte de responsabilité. Pour rappel, il propose de diminuer une nouvelle fois les charges pesant sur les entreprises qui devront, en contrepartie, s’engager sur le plan de l’emploi.
Ensuite, parce qu’il est encore une fois impossible de calquer des mesures conçues pour la métropole dans les Outre-Mer, îlots de richesse « dans un environnement régional composé essentiellement de « pauvres » où les coûts de production sont très sensiblement inférieurs ». C’est le cas de Mayotte qui n’arrive pas à concurrencer les produits importés fabriqués notamment à Madagascar (on l’a vu avec le charbon). Viennent se greffer d’autres handicaps, « l’éloignement, l’étroitesse des marchés… »
Les mesures destinées à accroître la compétitivité doivent donc être adaptées à nos territoires « avec la prise en compte de ce différentiel de compétitivité, faute de quoi elle aura un impact beaucoup plus faible qu’au niveau national, ce qui ne saurait être l’objectif du gouvernement. Madame la ministre, il y a urgence à agir… » conclut avec espoir la Fédération.
A.P-L.
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