« Trop ces trous et trous c’est trop ! » titre le communiqué invitant parents, enseignants, usagers à manifester leur mécontentement à propos de l’état de la voierie. Des explications aux oublis répétés de cette zone…
La portion de bitume menant au lycée professionnel et à Cananga depuis le rond point Méga ressemble à la fin de la saison des pluies à une succession de trous d’obus et de tranchées. Une situation qu n’est pas nouvelle.
« Trous financiers, trous routiers… cherchez l’erreur » indiquait une pancarte qui n’évoquait pas là les difficultés financières de Cananga, mais bien celles de la mairie de Mamoudzou, interpellée à plusieurs reprises sur le sujet : « voici de nombreuses années que nous vous alertons à propos de l’état déplorable de la route qui mène à nos établissements scolaires de Kawéni » indique le courrier adressé au maire de Mamoudzou ce jour.
« Et il y a deux mois, nous avions obtenu des promesses de la mairie » indique le leader du mouvement, Roger Combarel, encarté à la CGT Educ’action qui constate que, depuis, plusieurs routes de la commune ont été rénovées. « Et pourtant, cette voie dessert le lycée professionnel, les écoles primaire et le collège de Kawéni, soit 5 000 élèves au total ! Sans parler des enseignants ».
Pas de blocage de rond point donc, mais une mobilisation, dès 6 heures du matin, des enseignants, auxquels se sont facilement joint les lycéens, « nous sommes aussi là pour manifester, comme hier, contre l’insécurité ». Ce qui laissait un goût amer à un habitant du quartier, « les enseignants ont volé la revendication des jeunes ».
Nouveau blocage dans un mois
Au même moment, un mouvement de foule se fait autour d’une voiture : Bacar Ali Boto, le fraichement élu 1er adjoint du maire Majani, vient d’arriver… Tout en trouvant la manifestation « légitime », il indiquait assumer ses responsabilités, notamment sur la réfection des routes, « mais je ne peux pas vous donner de délais n’ayant pas encore élaboré notre budget ». Une réunion doit se tenir dans l’après-midi, les élus devraient également évoquer le problème d’insécurité aux abords du lycée, « on ne peut laisser les choses en l’état ».
Après un bref échange, Roger Combarel faisait part de leur intention de réitérer le mouvement, « dans un mois si rien n’est fait ». Une action que le chef d’établissement dit comprendre.
Mais un débat se faisait jour en marge de la manifestation : « lors de la création de la Zone Industrielle de Kawéni, le Conseil général avait passé un accord avec les entreprises présentes sur la prise en charge de la réfection de la voirie. Mais elles n’ont jamais versé un euro ! » glisse Hassani Abdallah, conseiller municipal et ancien maire de la ville.
Pour le chef d’établissement, Alain Berna, aucune hésitation : « l’entretien d’une route mise à disposition des usagers est une compétence communale »… une information qu’il tient du directeur des services techniques de la mairie.
A 7 heures, les enseignants ont opéré comme prévu un repli vers leur établissement… les élèves plus difficilement : les trois quart environ prenaient le chemin de la préfecture pour une rencontre avec le secrétaire général à propos de l’insécurité aux abords de leur lycée.
Anne Perzo-Lafond
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