26.9 C
Dzaoudzi
mercredi 24 avril 2024
Accueilslide«On en a marre des parents qui ne gèrent pas leurs enfants!»

«On en a marre des parents qui ne gèrent pas leurs enfants!»

Ils se sont fait beaux : c’est que les jeunes de l’association AJVK de Kawéni recevaient le préfet et la sous-préfète ce vendredi matin. Ils sont une solution contre la délinquance du quartier.

Dialogue des jeunes avec le préfet Witkowski
Dialogue des jeunes avec le préfet Witkowski, accueillis dans les locaux de ACE

Pour cerner le tissu social de Mayotte, rien de mieux que d’en rencontrer les associations qui y œuvrent au quotidien. C’est ce qu’ont entrepris le préfet et la sous préfète déléguée à la Cohésion sociale et à la Jeunesse depuis quelques semaines. C’est à Caritas France-Secours Catholique qu’ils sont passés la semaine dernière, pour rencontrer les bénévoles et les jeunes du Centre de scolarisation Nyamba et la troupe de théâtre.

Une rencontre qui a permis de prendre conscience de l’action des jeunes adultes sans papiers, qui reproduisent ensuite dans leur village l’enseignement qu’ils reçoivent dans la journée. L’un d’entre eux a même monté une petite troupe de théâtre. Une action qui sera sans doute utilisée par la Cohésion sociale pour faire passer des messages à d’autres jeunes.

Ce vendredi, Jacques Witkowski et Sylvie Especier avaient droit à une table ronde, conviés par les jeunes de l’association AJVK (Association des Jeunes Volontaires de Kawéni). Montée il y a un an et demi sous l’impulsion de Tidji, et accompagnée par les volontaires civiques de Caritas France, dont Pierre-Yves, Bibi, Nadjim et Maïlys, elle s’est structurée au fil de ses actions : « nous proposons régulièrement du cinéma de rue » indique Scott, l’actuel président, « mais aussi des opérations de nettoyage du quartier, ou la coordination de l’entraide lorsque 4 cases ont brûlé il y a quelques semaines ».

Tama, l’assurance parentalité

Tidji, le premier président (à gauche sur la photo)
Tidji, le premier président (à gauche sur la photo)

Tidji, Scott ou Papou ont un discours posé, un phrasé parfois hésitant, mais tous sont déterminés vers un objectif : lutter contre la délinquance, et donner une autre image de leur quartier.

Répétant aux représentants de l’Etat que la délinquance n’était pas l’apanage de Kawéni, « mais plutôt de jeunes qui viennent d’ailleurs pour y chercher la bagarre. Ils ont le plus souvent des papiers. Quand ils se font attraper par la police, ils sont relâchés, on ne dit rien à leurs parents, alors que ceux qui n’ont pas de papiers se font expulser ! ».

Mais ils parlent surtout du problème de fond : les parents. Et de leurs inactions en amont : « dès qu’un enfant est envoyé à Tama ou à Majicavo, les parents se sentent déchargés de son éducation et ne s’en occupent plus ! »

Un phénomène qui pourrait ne pas être étranger aux évènements sociaux de 2011 : « des jeunes enfants de 7 ans ont des chombos à la main , jouent au plus forts, un peu comme pour imiter leurs parents qui allaient ‘gréver’ » explique Papou, « on en a marre qu’ils ne s’occupent pas de leurs enfants ». Des « petits frères » comme ils disent qu’ils tentent de prendre alors en charge, « nous voudrions les emmener pendant les vacances sur les terrains de sport. On peut en sauver quelques uns, c’est sûr ! ».

Des parrains en action

Les représentants de l'Etat relèvent le pari
Les représentants de l’Etat relèvent le pari

Les mini concerts qu’ils organisent sont fédérateurs, « les petits viennent avec leurs mamans qui nous disent « continuez ! ». Certaines actions se font d’ailleurs avec les parents. Se développe alors dans le quartier un concept novateur d’une association de jeunes qui retisserait les liens entre les adultes et leur progéniture, et, pour connaître parfaitement les jeunes enfants, jouerait l’interface avec la politique de la ville.

Tout n’est pas rose attention ! « Nous avons convié plusieurs fois des association d’adultes ou de bacoco (personnes âgées), et ils nous regardaient de manière plutôt méprisante » souligne Tidji.

En réponse, Sylvie Especier proposait de les accompagner financièrement sur une action menée de bout en bout, et répondant à deux exigences, « la lutte contre la délinquance et la reconstruction de la parentalité ».

Les jeunes le confieront plus tard, ils ont été très heureux de cette rencontre, que le préfet leur consacre du temps et agréablement surpris au regard de leurs attentes. A midi, dès les représentants de l’Etat partis, les cerveaux chauffaient sur une action structurée.

A suivre…

Anne Perzo-Lafond

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...