Du haut de ses 17 ans, Yasmina Moindjié va devenir officiellement ceinture noire de karaté shotokan ce dimanche. Elle est la première mahoraise 1ère dan du karaté Shotokan à recevoir sa ceinture à Mayotte.
Pour la première fois, une remise officielle d’une ceinture noire va honorer une mahoraise sur le dojo de Kahani. Le cérémonial japonais est parfaitement codé avec la présence de quatre titulaires d’une ceinture noire, dont son père (3e dan) qui l’entraîne depuis l’âge de 6 ans.
«J’ai la motivation et j’adore mon sport. C’est une vraie passion», sourit Yasmina. En première SVT au lycée de Kahani, elle s’entraine plusieurs soirs par semaine sur les tatamis d’un banga en retrait du village, une salle parfaitement équipée par le club de Karaté.
«Ce qui me plait, c’est que je suis capable de faire des choses impensables à l’extérieur. Je laisse complètement mon côté féminin à part et je deviens karatéka !»
Une rencontre qui change la vie
«J’ai fait beaucoup de stages, en particuliers à La Réunion, pour progresser et acquérir les techniques. J’ai même rencontré Lucie Ignace dans son dojo à Bras-Panon quand j’avais 12 ans.» Depuis ce jour, Yasmina vit pour le karaté. Il faut dire que croiser la Réunionnaise ne peut laisser indifférent, sa pratique du karaté impose le respect depuis longtemps. Aujourd’hui âgée de 22 ans, elle a été sacrée championne du monde 2012, médaille de bronze aux championnats d’Europe de karaté 2012 et vice-championne d’Europe par équipe 2013. «Ca façon de faire le kata, c’était vraiment extraordinaire», se souvient Yasmina.
La Kata, c’est une technique du karaté qui consiste à réaliser un combat contre un adversaire imaginaire. Avec le Kumite, le Ipon Kumite ou le bunkai, il fait partie des épreuves pour passer de la ceinture marron à la fameuse ceinture noire. Yasmina a passé avec succès ce véritable examen à La Réunion, elle a déjà signé le diplôme, il ne lui reste plus que la cérémonie de remise pour nouer la couleur ultime autour de la taille.
La fierté du père-entraîneur
«C’est un rêve pour tout professeur ‘avoir un élève qui devient ceinture noire car c’est un diplôme d’Etat. Et surtout, c’est ma fille, c’est un plus», confie Saïd Moindjié, très fier de Yasmina sans trop oser le dire.
Lui a découvert le karaté après être passé par le kick-boxing dont il fut champion d’Ile-de-France junior. Aujourd’hui, il anime le club de Kahani avec une trentaine d’élève. «Dans la famille, il n’oblige personne à faire du karaté, précise Yasmina. On est cinq frères et sœurs et seulement deux à pratiquer. Les autres sont plutôt foot ou basket.»
A Kahani, Yasmina semble ouvrir la voie. Quelques jeunes du club ont déjà la ceinture marron et pourraient bien rapidement, à leur tour, rejoindre l’élite du karaté.
RR
Le Journal de Mayotte
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