Les taxes révisées à la hausse par les élus pour accroître leurs recettes font de plus en plus de mécontents. Une réaction rapide semble s’imposer.
Le relèvement de certains taux d’octroi de mer par les élus continue à faire des vagues : «nous sommes désormais taxés à 5% sur l’importation des livres et sur le transport», déplore les responsables de la Maison des Livres. Auparavant, le transport indexait à lui seul de 1,25 fois le prix de la presse, ce qui allait jusqu’à doubler le prix d’un produit (voir photo). Un dossier dont aurait été saisi le ministère de la Culture et de la Communication.
Pire, la société locale Somapresse qui avait repris la distribution d’une partie de la presse nationale pour le compte de Presstalis, informe ne plus pouvoir en assumer les charges, «en raison de la mise en place brutale, sans prévenir, lundi 19 mai, de l’octroi de mer de 22,5% sur la presse, les magazines et les publications».
C’est dire des impacts de la taxe sur le sable portée à 30% qui va faire grimper les coûts de la construction déjà très élevés à Mayotte par rapport à La Réunion. Sans oublier les 2,5% sur le carburant là où les producteurs voient leurs marges serrées par le décret Lurel…
«L’octroi de mer est un outil fiscal à manier avec précaution», avait averti Denis Giligny, directeur des Douanes de Mayotte. Un équilibre entre recettes pour les collectivités et oxygène pour les acteurs économiques qui n’a vraisemblablement pas été trouvé.
Le Conseil général rappelle dans un communiqué que les nouvelles taxes sur les importations proposées par l’Etat, et modifiées par le Conseil général le 6 février 2014, ont bien été transmises au contrôle de légalité de la Préfecture le 26 mars et publiées le 8 avril au Recueil des Actes administratifs du département, «tardivement en raison d’une erreur de date sur la délibération», nous avait indiqué Anfane Hafiddhou, du service économique du Conseil général. Elles sont également visibles sur le www.cg976.fr.
Les élus avaient expliqué pouvoir modifier le montant des taux à tout moment, et Anfanne Hafiddhou n’avait pas exclu cette possibilité de révision dans les jours à venir… Une mesure qui semble désormais urgente.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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