Le juge d’instruction qui s’est fait connaître lors des nombreux épisodes médiatisés de son enquête sur l’affaire Roukia, est convoqué lundi devant le premier président de la Cour d’appel de Saint-Denis. On lui reproche d’avoir tenu des propos peu amènes sur la justice.
Hakim Karki connu à Mayotte depuis son instruction de l’affaire Roukia et ses dérivées, et notamment l’implication médiatisée jusqu’au plan national, d’officiers du GIR dans un présumé trafic de stupéfiants, est « dans la tourmente » ainsi que le titraient nos confrères du Journal de l’Ile de la Réunion. Il est en effet convoqué devant le premier président de la Cour d’appel de Saint Denis (La Réunion) pour s’expliquer sur des propos dénigrant la justice qu’il aurait tenus devant un avocat.
Dominique Ferrière a demandé à entendre le magistrat à la suite d’un courrier émanant dudit avocat inscrit au barreau de la Cour d’appel de Saint-Denis, mais exerçant à Mayotte. Hakim Karki sera assisté du secrétaire national de FO Magistrats Emmanuel Poinas, qui arrive ce week-end à La Réunion, « l’audience se tiendra lundi », nous précisait ce dernier joint par téléphone.
Accusé sur un discours à venir…
Chargé de la défense de ses collègues en cas de menace disciplinaire, il s’explique sur les faits : « cet avocat a envoyé à l’administration centrale une correspondance pour se plaindre du comportement de Hakim Karki, sur des propos qui auraient été tenus en… septembre 2014 ! Se pose un double problème de cohérence : le courrier n’a pas été relu, et a malgré tout été pris en compte pour convoquer le magistrat ! »
Un courrier qui serait arrivé sur le bureau de la ministre Taubira, « sans même que l’intéressé en soit tenu informé et puisse prendre position, il était en congé ».
Le magistrat syndicaliste ne veut, et ne peut pas se prononcer sur la réalité des propos, « je n’étais pas présent », mais s’insurge contre une procédure incohérente, « comment peut-on le menacer de sanction disciplinaire sans lui laisser le temps de s’expliquer ?»
Des arguments qu’il va utiliser pour contrer toute procédure et notamment l’éventuel recours au Conseil supérieur de la Magistrature que pourrait décider le premier président de la Cour d’appel.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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