Compétitivité, zones franches et main d’œuvre sous qualifiée étaient au menu de la Laiterie de Mayotte où la ministre rencontrait quelques chefs d’entreprises.
Pendant que le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve assistait à une démonstration sur les moyens nautiques de l’Etat, la ministre des Outre-mer partait de son côté à la rencontre du milieu économique. C’est coiffée d’une charlotte et chaussons aux pieds que George Pau-Langevin faisait son entrée dans les locaux de la Laiterie de Mayotte, accueillie par son directeur général, Olivier Novou.
Une entreprise qui a accepté que son yaourt Oulà, très prisé à Mayotte, soit inscrit pour un an au Bouclier Qualité Prix au prix encadré.
Olivier Novou expliquait à la ministre les difficultés auxquelles est confrontée son entreprise, comme les approvisionnements problématiques en l’absence d’un fret aérien et maritime insuffisants : «ce qui explique que notre activité est actuellement stoppée par manque de poudre de lait que nous importons de Normandie».
Autre problème, la difficulté de trouver une main d’œuvre qualifiée, «nous allons être obligé de recruter un assistant à La Réunion», témoignait Nairale Miangu, responsable qualité. Ce qui ne fut pas le cas de Maoulada Mali, titulaire d’un BTS en industrie alimentaire dans la Drôme, et recruté comme chef de fabrication en 2009, «lors du passage de la production manuelle à l’informatisation».
Rééquilibrer le développement économique
C’est ce problème de compétence locale qu’Olivier Novou mettait en avant pour évoquer le Pacte de responsabilité, un des « bébés » du président Hollande: «Nous accueillons positivement le crédit d’impôt, mais la contrepartie que sont les créations d’emploi bénéficiera-t-elle aux Mahorais?»
Plus tard, les chefs d’entreprises se retrouvaient entre eux lors d’une séquence fermée à la presse et où étaient évoqués les problèmes de compétitivité, de marchés ou de commandes.
Des demandes précises étaient portées comme des exonérations sur salaires plus importantes, « elles ne sont que de 1,3 ici contre 2 en moyenne dans les autres DOM, alors que nous versons des salaires plus élevés qu’ailleurs », retraçait Isabelle Chevreuil, vice-présidente du Conseil Economique, social et environnemental.
Elle est d’ailleurs intervenue pour demander une participation plus importante de l’Etat sur les emplois d’avenir du secteur marchand, « où nous devons former et verser des salaires attractifs pour garder notre personnel ».
Mais plus largement, c’est une loi de programmation pluriannuelle qu’il faut pour Mayotte selon Isabelle Chevreuil, « avec zones franches d’activité pour, notamment, dynamiser des zones rurales qui se voient exclues du développement économique de l’île ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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