26.9 C
Dzaoudzi
vendredi 19 avril 2024
AccueilEducationAccéder aux droits pour mieux connaître ses devoirs

Accéder aux droits pour mieux connaître ses devoirs

C’est un peu « l’Accès aux droits pour les mineurs » que l’exposition 13-18 véhicule : en se déplaçant dans les collèges et lycées, elle sensibilise les jeunes à la sécurité et aux infractions. Il suffit que le chef d’établissement en fasse la demande…

Le principal Alain Pradalet, Hélène Nicolas (PJJ) et le procureur Joël Garrigues
Le principal Alain Pradalet, Hélène Nicolas (PJJ) et le procureur Joël Garrigues

Ainsi, 6 classes de chaque niveau du collège de Kawéni 2 vont pouvoir bénéficier de cette exposition qui y reste 15 jours : « la thématique a été adaptée à chaque âge », explique Alain Pradalet, le principal du collège, « les 6ème débattront autour « des jeunes et la loi », alors que pour les 4ème, ce seront les réseaux sociaux ».

Deux animateurs du Centre Départemental d’Accès au Droit (CDAD), financé par le Conseil général, la préfecture et le ministère de la Justice, interviennent, épaulé par un partenaire spécialisé au besoin. C’était le cas ce matin pour les 3ème qui, outre le thème de la sécurité commun à tous, travaillent sur leur avenir. Le capitaine Chaharoumani Chamassi expliquait les limites de la légitime défense et donnait les clefs de la prévention, « ne téléphonez pas en pleine rue, quand vous marchez, faites le toujours du côté gauche pour voir venir les véhicules ».

Il revenait sur les deux postes de la Police nationale accessibles sans concours, cadet de la République et adjoint de sécurité, puis avec le Bac et sur concours celui de gardien de la paix puis le grade d’officier à Bac plus 3 assortis d’une formation, et enfin de Commissaire à bac plus 5.

Des panneaux aux réalités mahoraises

Le capitaine Chamassi décrypte la sécurité pour les 3è
Le capitaine Chamassi décrypte la sécurité pour les 3è

Des jeunes se lançaient timidement dans les questions après que le capitaine leur ai rappelé qu’un policier n’avait pas le droit de frapper un interpellé sauf en cas de légitime défense ou de pénétrer de force dans un banga, « mais il y en a un qui est entré chez ma sœur pour prendre quelque chose à manger », indiquait une jeune fille… on est presque dans le petit monde de Don Camillo…

Devant l’exposition, un jeune interpelle l’adjoint de sécurité, « ça veut dire quoi homicide ? ». Des panneaux conçus en métropole et qui mériteraient de s’adapter aux habitudes mahoraises, avec pourquoi pas des photos mettant en évidence les habituels pare-brise étoilés… en tout cas, qui pourraient servir de base à la conception d’une exposition made in Mayotte…

Des jeunes enthousiastes, « sur la légitime défense qui m’a beaucoup appris », indiquait Ahmed, alors que pour son pote qui avait déjà vu l’expo en 4ème, « c’est important de savoir ce qu’on a le droit de faire ou non ».

Le mur entre jeunesse et justice

La présidente du tribunal Marie-laure Piazza, la vice-recteur Nathalie Costantini et le commissaire Miziniak
La présidente du tribunal Marie-laure Piazza, la vice-recteur Nathalie Costantini et le commissaire Miziniak

Pour Marie-Laure Piazza, présidente du Tribunal de Grande Instance, « il est bon que la justice sorte de son rôle de sanction devant ces jeunes et apprennent aussi ses droit et ses devoirs au jeune public. Il faut casser ce mur entre la jeunesse mahoraise et l’image de la justice impénétrable ». Ce qui rejoint les reconstitutions de procès en salle d’audience avec les jeunes toujours.

La limite de cette exposition, qui aura couté plus de 8 000 euros, est de n’avoir pour l’instant touché que 4 établissements puisque les proviseurs et principaux doivent en faire la demande. Elle est pourtant le point de départ d’un dialogue qui s’instaure ensuite avec le professeur d’histoire géographie qui en assure le suivi sur ses cours, et permet aux jeunes de faire remonter des situations anormales qui ne les choquaient pas auparavant. « Une éducation à la citoyenneté », résumera Nathalie Costantini, la vice-recteur.

De ces échanges va d’ailleurs découler la mise en place d’un trinôme « justice-forces de l’ordre-chef d’établissement », actuellement en réflexion, dans chaque collège ou lycée.

Le CDAD a commandé une exposition pour les plus jeunes, 12-13 ans. Parce que selon le principe « nul n’est censé ignorer la loi »… « ce qui veut tout et rien dire », interprétait Joël Garrigues qui aurait pu lui opposer un « à l’impossible nul n’est tenu »… Le procureur saluait l’initiative qui a en tout cas le mérite de lever un pan du voile des droits et des devoirs et du rapport des jeunes avec la loi.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139514
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139514
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139514
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139514
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139514
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139514
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...