Deux décisions modificatives justifiaient la tenue d’une séance plénière vendredi matin, sur le budget 2014 et une diminution de taux sur certains produits importés.
Séance plénière extraordinaire ce vendredi matin, « exceptionnelle même ! », nous affirme-t-on, histoire de justifier qu’aucun communiqué de presse n’ait été envoyé… Il s’agissait en effet de voter deux rapports portant sur une nouvelle modification des taxes d’octroi de mer et sur une rectification budgétaire.
Cette dernière n’était qu’une formalité, mais devait intégrer les 4 millions d’euros de prêt de l’Agence française de développement (AFD) aux recettes du budget 2014.
En ce qui concerne l’octroi de mer, le rythme de modification des taux est quasiment mensuel. Cette fois, ce sont les taux d’importation de matériel informatique, des panneaux photovoltaïques ou des transformateurs qui ont été revus à la baisse, de 40 à 20%, « sur demande des services de Douane », précise Said Omar Oili, conseiller de Dzaoudzi-Labattoir.
Ce dernier appelait à baisser encore les taxes sur ces produits, notamment sur les tablettes informatiques, « potentielle base pédagogique des scolaires », et sur les transformateurs, « beaucoup de quartiers déshérités n’ont pas de compteur électrique ».
« Je vais tout casser et vous tuer ! »
Sa préoccupation porte sur les retombées réelles de ces efforts : « nous avions baissé les taxes à l’importation sur le riz à zéro, et ce produit n’a jamais été aussi cher ». Il met en garde contre une amputation des recettes douanières de la collectivité, sans assurance de répercussion, « c’est le rôle des syndicats de consommateurs ».
Ces ajustements de taxes d’octroi de mer ne sont pas anormaux pour Enfanne Haffidhou, en charge du service Economique du département, « nous entrons dans le droit commun et devrons définir une nouvelle stratégie pour 2015, à savoir la répartition du produit de l’Octroi de mer entre le conseil général et les communes ».
La séance plénière se terminait sur le rappel des mesures de contrôle à l’entrée du conseil général, confortées par l’anecdote rapportée par Issoufi Ahamada, conseiller de Tsingoni, menacé sur une plage par un individu : « il m’a assuré que s’il me revoyait à la télé, “ainsi que Daniel Zaïdani”, il monterait là-haut dans l’hémicycle pour tout casser et nous tuer ! ».
L’agression subie par Daniel Zaïdani peut-elle faire des petits ? En tout cas, une intervention médiatisée sur le respect de l’intégrité physique et des institutions ne serait pas un luxe.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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