Le quartier de la Convalescence à Mamoudzou va peut-être, enfin, connaître un peu de répit. Un jeune homme, leader d’un groupe impliqué dans une série de cambriolages parfois violents, a été incarcéré hier jeudi en début de soirée.
Un adolescent âgé de 17 ans a été présenté au juge d’instruction, hier jeudi en fin d’après-midi, et placé en détention provisoire à Majicavo. On lui reproche pas moins de 9 faits de vols ou tentatives, parfois avec arme, parfois avec violences, commis dans le quartier de la Convalescence sur les hauteurs de Mamoudzou.
«Même si c’est un mineur qui n’a jamais eu d’antécédents judiciaires, le nombre de faits qu’on lui attribue et la violence de certains d’entre eux entrainaient la prison comme la seule réponse que l’on puisse donner», explique Joël Garrigue, le procureur de la République au JDM.
Cela faisait de nombreuses semaines, depuis le mois de novembre, que les autorités étaient particulièrement attentives à la situation de ce quartier. Du côté des habitants, on était plongé dans une véritable psychose. Quant à la police et à la justice, elles craignaient des dérapages, avec d’éventuels blessés parmi les habitants ou les malfaiteurs, alors que l’exaspération montait face à une insécurité inacceptable.
A la tête d’un petit groupe
Le jeune homme incarcéré n’est pas un habitué des services de police ou de justice. Il n’aurait à son actif qu’un vol à l’étalage. Mais ces derniers mois, il serait entré dans une autre logique avec des violences particulièrement marquées. Il n’était certes pas seul. Si certains ont parlé de caïd ou de gang, des formules probablement exagérées, il aurait tout de même occupé une place centrale dans un groupe composé de 3 ou 4 autres jeunes et jusqu’à une dizaine, en fonction des faits.
Le travail des enquêteurs consiste, à présent, à identifier les autres individus pour qu’ils puissent répondre, à leur tour, des vols qu’on leur reproche.
Le jeune incarcéré pourrait, lui aussi, avoir à justifier d’autres faits. Car actuellement, il n’est mis en cause «que» pour neuf vols ou cambriolages pour lesquels il aurait été reconnu formellement par ses victimes, sur les planches de photos. Mais l’enquête se poursuit.
Originaire du quartier de voisin de Mangatélé, à Kawéni, il était bien connu, avec un surnom clairement identifiable.
Misère et alcool
Que cherchait-il à voler ? Rien de précis, généralement les habituels objets technologiques. On lui reproche ainsi d’avoir voulu prendre des chiots dans l’idée de les élever. Ses cambriolages pouvaient se dérouler indifféremment en l’absence ou en présence des occupants des appartements.
Quant à savoir pourquoi ce jeune, a priori relativement calme jusqu’à présent, est mis en cause dans autant d’affaires, il semblerait que l’on soit face à un cocktail classique de misère et d’alcool. Il se pourrait aussi que le jeune ait du mal à maîtriser ses pulsions.
Il est à noter que sa mère, expulsée il y a plusieurs années, vient de revenir à Mayotte.
Même si le sentiment d’insécurité reste une réalité quotidienne pour beaucoup d’habitants de notre département, cette affaire démontre que de jeunes mineurs peuvent être mis en cause et incarcérés, en attendant une réponse judiciaire. Et peut-être que cette interpellation fera, un peu, retomber la psychose qui règne dans le quartier de la convalescence.
RR
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.