Anchya Bamana lance un SOS à la ministre de l’Education nationale. Elle chiffre à 11,6 millions d’euros les besoins de Sada pour construire et rénover ses équipements scolaires.
Qui ne tente rien n’a rien. Voilà un proverbe qui raisonne d’une façon particulière du côté de Sada. Vendredi soir, Anchya Bamana, la maire de l’ouest a envoyé un courrier à Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Education nationale pour lui demander pas moins de 11.612.000 euros pour les écoles de sa commune!
Nous savons tous les conditions parfois difficiles dans lesquelles se déroule la scolarité des élèves à Mayotte. Mais Anchya Bamana a voulu connaître précisément la situation à Sada. Dans sa lettre, elle explique à la ministre avoir fait procéder à «un diagnostic complet de toutes les écoles élémentaires et maternelles» de sa commune.
Et les conclusions sont claires : le mobilier est dégradé et les infrastructures sont vétustes. Des gouttières jusqu’aux installations électriques en passant par une plomberie hors d’âge, la maire affirme que les locaux scolaires vont jusqu’à présenter des dangers pour tous ceux qui les utilisent. «J’ai eu à déplorer l’effondrement du faux plafond de l’école élémentaire de Sada 4 en mai 2014», rappelle Anchya Bamana à la ministre, fort heureusement durant un week-end.
Et pourtant, toutes ces classes fonctionnent car il est impossible de suivre les avis négatifs des commissions de sécurité sous peine de faire classe sous les arbres.
Le chiffrage des travaux
«Il est urgent que l’Etat, pour garantir l’éducation des enfants dans des locaux sécurisés, se mobilise pour procéder à la rénovation de ces écoles afin d’éviter un drame», implore la maire d’autant que c’est dans ce contexte que la commune a dû mettre en place les nouveaux rythmes scolaires… avec 10 classes encore en rotation.
Madame le maire a fait les comptes pour changer la situation. Pour rénover les écoles élémentaires et maternelles, 1.201.491 € seraient nécessaires auxquels il faudrait rajouter la réhabilitation du mobilier scolaire pour un montant de 937.282 €.
Et ce n’est pas tout : pour supprimer les rotations (construction de 10 classes) et installer durablement les nouveaux rythmes scolaires avec des réfectoires, la commune aurait besoin de 7.840.225€ pour les aménagements et de 1.633.000 € pour les équipements.
Invitation à Mayotte
Cette demande adressée directement au ministère est une façon de faire un pied de nez à la préfecture où «trois dossiers» ont été déposés par la municipalité, des démarches «non couronnées de succès», indique la maire. Anchya Bamana estime probablement ne pas être payée en retour alors qu’elle rappelle la délibération du conseil municipal en faveur de la dissolution du SMIAM, jusqu’alors chargé de la construction des écoles, selon les vœux de la préfecture.
«Il est de mon devoir de lancer un appel à vous, Madame la Ministre de l’Education nationale et de solliciter l’inscription de ce dossier dans vos préoccupations», conclut la maire qui invite la ministre à Mayotte «pour apprécier les conditions dans lesquelles les règles de droit commun se mettent en place dans ce jeune département, dans le domaine de l’éducation».
RR
Le Journal de Mayotte
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