Un exercice du plan Orsec s’est déroulé au nord de Mayotte ce mardi matin. Un déploiement de force important destiné à tester la mise en place de secours en cas de nombreuses victimes.
C’était l’affolement ce matin à Mamoudzou. Les habitants interpellaient les médias sur un déploiement exceptionnel des forces de police, de pompiers et de services de secours dans leur ensemble. Certains ont même pensé à une évacuation de la population.
Il s’agissait en fait d’un exercice ordonné par la préfecture pour tester le plan de secours Nombreuses victimes (NOVI), une des dispositions du Plan Orsec. Mais en oubliant d’en avertir la presse. Espérons que ce point ne fait pas partie du Plan…
A 9h, deux véhicules transportant des matières dangereuses prenaient donc feu à bord de la Salama Djema 3. « Il s’agissait d’une barge transportant du matériel, et non des passagers », précise le colonel des pompiers Bertrand Cassou, directeur du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS).
Un poste médical avancé place de la République
La barge est alors contrainte de mouiller au large de la pointe de Koungou, dans le chenal. 25 personnes sont à son bord, « 11 sont blessés, dont deux graves », indique le colonel qui peut alors tester son plan Secours à personnes. « Nous devons alors mettre en place un filtre entre les blessés liés à l’incident que nous prenons en charge, et le CHM en attendant que ce dernier s’organise ». Ils sont examinés sur la barge puis envoyés au poste médical avancé. Le SMUR et la Police interviennent en effet, une tente est dressée place de la République.
Côté maritime, le plan Polmar (pollution maritime) est déclenché dans la crainte d’une éventuelle pollution, avec l’activation des services de l’Etat en mer, gendarmerie maritime, Police aux frontières et marine nationale. C’est le Centre opérationnel départemental (COD) qui coordonne l’ensemble en préfecture.
Un débriefing aura lieu, mais à première vue, tout à bien fonctionné pour le chef des pompiers : « l’exercice a duré deux heures et demi, et je vous félicite, le Poste médical avancé a été monté en moins d’une heure », indique-t-il à ses hommes.
Un exercice apparemment mené rondement, mais c’était compter sans l’imam de la mosquée du marché, furieux que les tapis de prière soient mêlés à l’exercice malgré eux : les fidèles doivent en effet empiéter sur le parvis, l’intérieur de la salle étant déjà pleine. Heureusement, l’exercice prenait fin lorsque commençait la prière. Et la préfecture a eu le bon goût de ne pas lancer l’exercice un vendredi.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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