26.9 C
Dzaoudzi
mardi 12 novembre 2024
AccueilEconomieMairies de Mayotte : quand la bonne gestion ne peut pas tout

Mairies de Mayotte : quand la bonne gestion ne peut pas tout

Alors que le maire de Chiconi tente de convaincre son personnel communal des bienfaits ultérieurs de sa politique d’austérité, nous nous sommes tournés vers le président de l’association des maires, Saïd Omar Oili, pour tenter d’entrapercevoir des portes de sortie pour les mairies.

Said Omar Oili a repris les comptes de sa commune
Said Omar Oili a repris les comptes de sa commune

La fusion des communes fait l’actualité en métropole. C’est la solution proposée par l’Association des maires de France à la baisse de dotation de l’Etat qui touche leurs investissements, « ce sera la catastrophe en 2017 », prédit son président François Baroin. A Mayotte, en attendant de connaître les recettes exactes produites par l’octroi de mer, les communes broient du noir.

400 000 euros. C’est ce que Zaïnoudine Antoyissa a réussi à économiser depuis un an qu’il est à la tête de la mairie de Chiconi, et malgré des mesures drastiques de baisse des indemnités des élus et de remise en ordre de la politique sociale. Son déficit n’est plus « que » de 2,4 millions d’euros. Des perspectives peu engageantes qui impliquent de trouver des solutions en urgence.

L’union fait l’Interco

L’union est la première d’entre elles, souligne Saïd Omar Oili, maire de Dzaoudzi Labattoir et président de l’association des maires. Il est vrai que la division des communes en deux associations n’avait jusqu’à présent pas aidé à parler d’une seule voix à Paris, alors que les 36 000 communes hexagonales étaient rassemblées sous une seule bannière. C’est réparé, et même si des discordes se font sentir, Saïd Omar Oili sera parvenu à réunir les 17 communes mahoraises sous un même toit.

Il peut désormais passer à la deuxième partie du plan, proposer un rassemblement en intercommunalités, comme il vient de le faire en Petite-Terre avec Pamandzi. Elles permettent de mutualiser les moyens avec une économie d’échelle, tout en bénéficiant de dotations supplémentaires. « Certaines d’entre elles se dessinent naturellement, mais sans accord rapide, c’est l’Etat qui va l’imposer », indiqué l’élu.

Du côté des recettes, le président tente de récupérer l’intégralité de l’octroi de mer, « soit 70 millions d’euros. Les communes s’en sortiront dans ce cas. Nous venons déjà de récupérer 20 millions d’euros ».

Des charges supplémentaires

Caserne de pompiers de Mamoudzou
Caserne des pompiers de Mamoudzou

D’autre part, Dzaoudzi vient d’encaisser 9 000 euros des contraventions, « une heureuse surprise »… pas pour tout le monde.

La réalité de la délinquance rattrape aussi les maires : « face à la dégradation des écoles, j’ai recruté en CDD une cinquantaine de gardiens qui surveillent nuit et jour les 136 classes de la commune. » Un budget d’un million d’euros qu’il pourra peut-être récupérer s’il fait installer alarmes et caméras de surveillance, quitte à ne pas renouveler les contrats à durée déterminée. Ce qui va à l’encontre, soit dit en passant, de la politique sociale qu’il avait menée à la tête de la collectivité départementale, « nous avons des prestations sociales maintenant », sourit-il.

Il faut donc selon lui encourager toutes les initiatives de bonne gestion, surtout que le service des pompiers (SDIS) est désormais à leur charge, et qu’il va falloir payer l’évolution des salaires liée à l’indexation.

Une pression qui l’a incité à demander au président du département de réactiver les contrats territoriaux qu’il avait mis en place lorsqu’il était à la tête du conseil général : le département finance des investissements de projets proposés par les communes sur 3 ans. « C’est grâce à ça que le stade de Dzaoudzi ou la mairie de Mamoudzou ont vu le jour ». Un outil qui pourrait permettre au conseil départemental de récupérer une partie de l’octroi de mer, après entente entre les deux présidents.

Et Said Omar Oili voit plus loin : « après l’intercommunalité, j’envisage de proposer le passage des deux communes de Petite-Terre en agglomération. Dans ce cas, on triple les dotations ! »

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...