Ce sera la soirée de fin d’année ce samedi pour Musique à Mayotte. L’occasion de faire le point sur les actions à venir, axées notamment sur la mise en valeur des talents locaux.
Depuis sa création en 1998, l’association Musique à Mayotte tient son objectif de sensibiliser à la musique. Flûte, violon, guitare, djembé, piano… les instruments proposés en cours ne sont pas tous classiques. Et c’est à elle qu’on doit la percée de Maalesh, de Trio et Diho.
A l’image d’ailleurs de la soirée proposée ce samedi 6 juin à la MJC de Mtsapéré, reflet des activités de l’année, que nous présente Jessica Montaner, responsable de l’école MAM de Petite-Terre.
Un ensemble instrumental de 11 élèves pour commencer, « il joueront chacun d’un instrument différent », suivi par les participants du Défi chanson 2015 destiné à mettre en valeur les dons musicaux de jeunes compositeurs. La chanteuse d’opéra, Cybelle, se produira ensuite dans le cadre de l’ensemble classique et le film écrit à Mayotte « Le Tigre et le chevalier » de Mika Chifrin, dont la musique sera jouée en live par Elie-Adrien Touitou.
Accompagner les jeunes voix
L’occasion d’aborder avec la jeune assistante de Cécile Bruckert, directrice et initiatrice de Musique à Mayotte, les perspectives pour l’année à venir. Un nouveau management puisque Jessica Montaner est titulaire d’un master en gestion, marketing et financier, mais surtout d’une licence professionnelle Administration des institutions culturelles.
Pas de dispersion, mais une focalisation sur deux ou trois projets-phare. Le Défi chanson en fait partie : « il permet de voir naître de jeunes talents locaux, comme Sourette l’année dernière. » Une voix unique que celle de ce lycéen de première, « nous avons décidé de l’accompagner dans ses projets artistiques, dont son groupe de danse et dans sa passion pour le théâtre ». Les récompenses iront d’ailleurs dans ce sens, « au lieu d’offrir un chèque à ces jeunes, nous privilégierons un coaching d’un an en chant ».
Autre axe, le ciné-musique, après le succès de The Kid de Chaplin et son accompagnement en live par Alpha et Elie-Adrien : « l’objectif est de former des ensembles qui joueront sur des films. »
Sans filet
Les concerts classiques se poursuivront, « mais en diversifiant avec des musiciens locaux et nationaux » et s’envisageront avec des invités de marque, « par exemple, un joueur de dzendze comorien et un musicien en provenance de métropole. Des master class pourront ainsi être proposées sur place aux enseignants et aux élèves ».
Jessica Montaner a donc pris les rênes de l’antenne de Petite Terre de Musique à Mayotte, lancée cette année, et qui enregistre déjà 120 inscriptions. Mais les locaux ne sont pas encore à la hauteur de l’enjeu, l’association est accueillie dans l’enceinte de la bibliothèque, sans contractualisation : « nous sommes prêts à tout rénover si nous pouvons profiter du premier étage, au dessus de la bibliothèque pour nos 6 salles ».
C’est que l’association, dont le siège est toujours rue des 100 villas en Grande Terre, ne reçoit aucune aide de fonctionnement : « si c’était le cas, notre premier geste serait de démocratiser l’accès à la musique en baissant les prix d’inscription », glisse celle qui est aussi guitariste.
Une évolution dans la continuité d’une école qui a toujours proposé des manifestations hors norme, comme le concert sur le langoustier Mzouazia ou le Carnaval des animaux de Saint Saëns avec instruments traditionnels mêlés aux classiques.
Une fin d’année scolaire en musique donc, ce samedi soir à 20h30 à la MJC de Mtsapéré.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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