La découverte n’en était pas une. L’épave et le trésor d’un pirate disparus depuis plus de 3 siècle n’ont finalement pas été découverts à Madagascar. L’UNESCO douche l’équipe d’archéologues.
L’histoire était trop belle pour être vraie. Il y a deux mois, le JDM s’était fait l’écho d’une découverte majeure dans l’histoire de l’archéologie sous-marine. Devant la presse du monde entier, l’explorateur américain Barry Clifford avait affirmé avoir localisé et visité l’épave du navire du célèbre pirate britannique William Kidd, vieille de plus de 3 siècles, à proximité de l’île malgache de Sainte-Marie.
Les ambassadeurs britannique et américain dans la Grande Île s’étaient même rendus sur place pour célébrer l’événement.
L’UNESCO a ramené tout le monde à la réalité hier soir. L’organisation des Nations unies conteste la découverte de l’épave mais aussi du trésor du pirate.
«Ce qui a été annoncé comme l’épave de l’Adventure Galley du pirate Capitaine Kidd a été identifié comme relevant plus probablement d’anciens aménagements portuaires de l’île Sainte-Marie», expliquent les scientifiques de l’Unesco qui ont publié un rapport sur le sujet. Pour eux, aucun «vestige de navire n’a été retrouvé». Quant au lingot d’argent de 50kg exhibé par l’archéologue, l’UNESCO note qu’il «ne participe en rien d’un ‘trésor des pirates’, puisqu’il est composé à 95% de plomb».
S’il n’y a pas de trésor, les fonds sous-marins de la baie de l’Îlot-Madame à Sainte-Marie sont tout de même riches de «plusieurs épaves historiques», selon les experts de l’UNESCO, dans un état de conservation «relativement bon», ce qui représente malgré tout un «intérêt archéologique considérable».
Les mystères de la Santa Maria et de l’Adventure Galley
La localisation de l’«Adventure Galley», le navire du pirate William Kidd, reste donc à l’heure actuelle un mystère. Le pirate avait semé la terreur sur les océans. Avec une centaine d’hommes d’équipage et 34 canons, Capitaine Kidd aurait amassé entre 1696 et 1698 une fortune colossale en or, soie et bijoux avant d’être arrêté et pendu à Londres en 1701 sans que sa fortune supposée puisse être retrouvée.
Pour un documentaire de la chaîne de télévision américaine History, Barry Clifford avait exploré la baie de l’Îlot-Madame pendant plusieurs semaines tout en étant abondamment filmé.
C’est la deuxième fois que des découvertes de l’archéologue sont sujettes à caution. L’an dernier, l’explorateur avait affirmé avoir trouvé la célèbre Santa Maria de Christophe Colomb au large d’Haïti, une «découverte» elle-aussi rapidement démentie par une mission de l’Unesco.
RR
Le Journal de Mayotte
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