Si le mouvement contre les nouveaux rythmes était en voie d’essoufflement, demeure malgré tout un rapport de force avec le vice-rectorat sur les écoles en rotation. Le syndicat dénonce par ailleurs les propos d’une inspectrice. Une enquête est en cours.
Le mouvement d’opposition à la mise en place des nouveaux rythmes scolaires dans les écoles primaires ne rassemble plus à Mayotte. C’est une des raisons qui incite Rivomalala Rakotondravelo, secrétaire général du SNUipp-FSU, à y mettre fin, « faute de combattants », nous indiquait-il au téléphone.
L’autre, c’est l’appui qu’il a eu du président de l’association des maires, Said Omar Oili, qui a rappelé les engagements de la ministre de l’Education nationale lors de son passage à Mayotte : « ne pas imposer de nouvelle organisation du temps scolaire dans les écoles en rotation », rapporte Rivo qui compte bien que la vice-recteur suivra cette ligne.
Lors de son passage Najat Vallaud-Belkacem n’avait pas donné de consignes claires, comme l’avait déploré le syndicaliste, demandant malgré tout de s’assurer qu’en matière de nouveaux rythmes « les souplesses, permises par le décret du 7 mai 2014, sont pleinement utilisées pour répondre à leurs difficultés et aux réalités locales ».
Un syndrome Perrin
En conséquence, lors du Conseil de l’Education nationale du 16 septembre rpochain, une position commune avec les maires sera arrêtée : « nous nous calquerons sur la déclaration de la ministre. »
Mais ces derniers jours, le combat du syndicat portait sur des propos qu’aurait tenus une inspectrice de l’éducation nationale. Un syndrome « Perrin », du nom de cet ancien vice-recteur qui avait lâché en réunion publique que « les constructions scolaires ne pourront jamais suivre le rythme des utérus des Mahoraises ».
Cette fois, il ne s’agit pas de statistiques démographiques de comptoir du café du coin, mais de stigmatisations communautaristes. Difficile de rapporter des propos d’une inspectrice qui nous sont présentés au conditionnel par le syndicat, mais ce dernier indique qu’« une décision de suspension à titre conservatoire a été prise à son encontre », et qu’une enquête administrative a été déclenchée.
Mais il précise aussi que le procureur “s’est autosaisi et a ouvert une enquête pour incitation à la haine raciale”. Ce que corrige le procureur Joël Garrigue que nous avons contacté : « J’ai été saisi par le vice-rectorat pour éclaircir ce dossier. » Ce qui n’est pas la même chose.
En tout cas, Rivo a été entendu par la gendarmerie, « pendant une heure le 8 septembre, et parce que je possède des enregistrements. »
Nous attendrons donc les conclusions de l’enquête pour en savoir davantage.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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