Un « arrêt sur image », c’est comme cela que le président du département Soibahadine Ibrahim Ramadani vit les Journées du patrimoine. Leur inauguration ce vendredi soir a débuté par la visite de la mystérieuse boite à Debaa. (Voir le programme des JEP 2015)
« Notre patrimoine, c’est notre identité, notre âme, notre raison d’être, notre humanité (…) et s’ancrer dans sa culture, c’est pouvoir relever la tête et aller vers son avenir», introduit Soibahadine Ramadani.
C’est avec le préfet Seymour Morsy qu’il inaugurait ce week-end de festivités, en commençant par pénétrer dans la boite à Debaa, Place de la République. Cette danse de femmes est née de « l’apport d’expression multiples, africaine, indou, océanique et arabo-musulmane », soulignait Soibahadine Ramadani.
Si beaucoup de communes sont partenaires, certaines sont allées au delà en proposant de leur propre initiative des sentiers de découverte ou des expositions cette année. Ce qui incitait le préfet Seymour Morsy à souligner que si « la culture est collective, son appropriation est individuelle ».
« Le Debaa, une manière extraordinaire de vivre l’islam »
« Patrimoine du XXIème siècle, une histoire d’avenir », c’est le thème choisi cette année par le ministère de la Culture, « ce qui signifie que l’on construit aujourd’hui l’histoire de demain », rajoutait le préfet.
La porte passée, la boite à Debaa offre un labyrinthe de voiles aux visiteurs, avec visages, chants et sourires qui se renvoient les notes comme des miroirs musicaux, pour aboutir sur des jeux didactiques sur les objets et accessoires qui entourent la culture de cette danse.
Cette exposition originale en son et lumière, on la doit à Héléna Bertucci, Ethno-choréologue, enseignante à Paris 10-Nanterre. Spécialiste de l’analyse des mouvements, elle voulait faire une recherche anthropologique sur une danse, « partir de là pour comprendre l’organisation d’une société, c’est une manière extraordinaire de vivre l’islam », et même mieux, « j’ai utilisé la méthode Laban de transcription du mouvement humain, comme on le ferait pour de la musique », s’enthousiasme-t-elle
.
Un patrimoine mahorais qu’il faut découvrir pendant ce week-end en suivant le programme, mais qu’il faut encore valoriser, « nous solliciterons l’Etat et l’UNESCO pour rattraper les retards considérables que nous connaissons actuellement », prévenait Soibahadine Ramadani.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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