Une Commission consultative du travail (CCT) extraordinaire, instance de dialogue social, où participent à part égale patronat et organisations syndicales de salariés, se tenait ce mardi matin. Dès que le calendrier de transposition du code du travail a été abordé par le préfet Seymour Morsy, la CGT ma, la CFDT et FO ont quitté la salle.
Au programme de cette CCT extraordinaire, les clauses évoquées lors de la réunion de revoyure du 29 septembre au ministère de la fonction publique sur la révision de l’indexation et l’intégration des agents de la collectivité dans le corps des fonctionnaires, mais aussi le licenciements de trois salariés syndiqués, et la transposition du code du travail national. Le dossier SMART s’est également invité à la table de la Direction du travail et de l’emploi (Dieccte) où se tenait la CCT.
Des discussions dans une ambiance à peu prés sereine jusqu’à ce que soit abordé le point de la transposition du code du travail. Avec comme point de départ, les licenciements des salariés protégés de Colas et Somaco, depuis plusieurs semaines c’est le combat de la CGT Ma, accompagnée de la CFDT et FO, qui en font une lutte contre le grand patronat. Les deux députés Aboubacar et Boinali Saïd ont tenté d’expliquer le difficultés d’une transposition immédiate, “en invoquant une nécessaire adaptation à Mayotte qui ne pourrait se faire a postériori, mais bien en amont”. En vain. Les représentants des syndicats CGT Ma, CFDT et FO, se sont levés comme un seul homme et ont claqué la porte de la salle de la Dieccte qui en a vu tant d’autres en 2011…
Mobiliser pour le 3 novembre
Salim Nahouda ne varie pas d’un iota, en dénonçant des conventions collectives rédigées au coup par coup: “il faut la transposition immédiate du code du travail.
Les chefs d’entreprise, eux, répondent fragilité de trésorerie et difficultés d’adaptation, “avec un passage d’un coup aux 35 heures ou des cotisations salariales et patronales qu’il va falloir financer”, et rappellent les risques pris avec bien souvent leur patrimoine personnel en guise de caution… “Les salariés ont des droits, mais les patrons aussi”, souligne l’un d’entre eux qui connaît des problèmes financiers.
Pour Thierry Galarme, le président du Medef, les syndicats sont malgré tout conscients des enjeux: “ils ont eux-même demandé au préfet des aides pour financer leurs propres conseils en matière de transposition du droit du travail.”
Les syndicats vont donc tenter de mobiliser autour de la journée du 3 novembre, qui cristallisera toutes les revendications du moment, de l’indexation à l’application immédiate du droit du travail en passant par la SMART ou le licenciement de trois salariés, “une revendication pratiquement à l’origine du blocage de la CCT. Pourtant, le même cas se pose en métropole de manière moins bruyante chez Air France!”, glisse un chef d’entreprise.
Une autre CCT est prévue d’ici la fin de l’année, avec notamment l’arrivée de chargés de mission de métropole pour adapter le code du travail en 2018, comme l’a annoncé la Dieccte.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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