C’est le sort de la société de manutention SMART qui est en jeu. L’échéance judiciaire de son expulsion tombait le 9 novembre, que la gestionnaire du port, Ida Nel avait prolongé jusqu’au 12. Mais les propositions du manutentionnaire sont refusées par MCG. L’ambiance de durcit au port.
Du feuilleton, on en était resté à la proposition qu’Ida Nel avait faite au préfet s’arrêtant sur trois éventualités pour les agents de la SMART : leur mise en disponibilité de leur entreprise pendant 5 ans, leur démission ou la création d’une société coopérative de manutention.
L’avocat de la SMART vient de transmettre la version retenue, à en croire un courrier envoyé par le président Soibahadine Ramadani à Ida Nel ce lundi. Ainsi, la SMART réitère sa volonté d’ouvrir à la concurrence, déjà formulée au début des négociations, et « accepte le principe d’une mise à disposition temporaire de son personnel dédié pour les grues nouvellement acquises afin de satisfaire au régime de la défiscalisation. » Des salariés qui seraient loués contre les grues en quelque sorte.
Un délai d’un mois supplémentaire
On pouvait donc penser à un accord proche, si ce n’est que le département associe cette avancée à une demande : celle qu’Ida Nel sursoie à toute action d’expulsion de la SMART et de la liquidation de l’astreinte de 5.000 euros par jour, « dans l’attente de la formalisation d’un accord dans un délai de un mois. »
Une contestation de la décision du tribunal administratif qui fait violemment réagir la femme d’affaire qui adressait un communiqué à la presse intitulé « La justice bafouée, Mayotte Chanel
Gateway exaspérée ! » : « comment le département peut-il aller à l’encontre d’une décision de justice », en l’occurrence l’ordonnance d’expulsion du 9 octobre du tribunal administratif.
Expulsion ou astreinte
Elle revient sur les 30 derniers jours, « aucun échange de la part de la SMART n’est parvenu (…) comment penser que 30 jours supplémentaires changeraient quelque chose ? »
MCG s’étonne par ailleurs que le conseil départemental, à qui elle reproche « un soutien inconditionnel à la SMART », ne s’inquiète pas du sort de ses propres 108 salariés, « eux aussi menacés et tributaires de l’issue du conflit ».
Ida Nel considère donc qu’il est « grand temps de réagir », que « la décision de justice est bafouée », et que l’ordonnance doit être respectée. Sans donner de date précise.
Ce qui ne sera pas sans conséquence : en cas d’expulsion de la SMART, ou bien d’application de l’astreinte de 5.000 euros par jour, le conseil départemental avait menacé dans un précédent courrier de fixer les conditions d’exercice de l’activité de manutention sur le port. Il se veut plus soft dans sa dernière version, en évoquant simplement les évidentes conséquences lourdes au regard de la continuité du service public et du bon fonctionnement du port.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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