Il avait porté onze coups de couteau sur sa compagne qui avait pu s’en sortir. Condamné à 15 ans de prison en première instance aux Assises, il avait fait appel. Le chanteur avait déjà été condamné pour des faits similaires par le passé.
C’est en mars 2013 que le drame s’était produit. Auteur et interprète du tube Mlima, le chanteur mahorais Combo était arrêté par les forces de l’ordre pour avoir poignardé sa compagne à plusieurs reprises au cours d’une violente dispute. Ce sont onze coups qui ont été portés au moyen de deux couteaux différents, et c’est quasiment une miraculée que les secours avaient prise en charge, puisqu’elle souffrait notamment d’un pneumothorax.
Arrêté puis mis en examen pour tentative de meurtre aggravé sur conjoint ou concubin, il risquait la prison à perpétuité. D’autant que pendant les deux premiers mois, il avait accusé sa compagne d’avoir été l’instigatrice des coups dont il portait les traces. Lors de la confrontation demandée par le juge d’instruction, un témoin avait permis d’infirmer ses accusations, et de prouver que Combo s’était lui-même porté les coups.
Incident et possible pourvoi en cassation
A l’issue de son premier procès aux Assises, il avait été condamné à 15 ans de prison, pour lesquels il avait fait appel. Le procès se tenait ces lundi et mardi.
Une audience plus difficile pour l’accusé, selon son avocate Me Cooper : « lors de la première instance en appel, il n’avait que très peu réagi. Il n’explique pas son geste, c’est un homme qui garde ses émotions pour lui. Mais en écoutant les explications du médecin, il a pris conscience de la portée de ses coups et s’est effondré en larmes. »
L’expert psychiatre parle lui, d’ « égo surdimensionné ». A noter que l’accusé avait déjà été condamné en 2005 pour des coups de couteau porté sur son ex-épouse pour des suspicions d’infidélité.
Les juges viennent de donner leur verdict, condamnant de nouveau le chanteur à 15 ans pour tentative de meurtre.
Lors de l’audience, l’avocate provoquait un « incident de donner acte ». Me Cooper rapportait à la Cour une confidence de son client sur un juré qui pourrait connaître un des témoins. « Mais la Cour ne peut donner acte que de faits qu’elle peut constater d’elle-même », nous décrypte l’avocat général de la cour d’appel, Robert Ampuy.
L’avocate peut néanmoins s’appuyer sur cet incident pour se pourvoir en cassation, « c’est possible qu’on inscrive un pourvoi », nous expliquait-elle ce soir.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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