Face à la fronde des secteurs impactés, la majorité conseil départemental se trouve fragilisé: en faisant évoluer fortement certains taux d’octroi de mer, notamment dans le BTP et sur les médicaments, les élus sont accusés de ne pas avoir agi en concertation avec les acteurs concernés.
C’est le premier gros coup de butoir pour l’actuelle majorité : en délibérant sur la simplification de l’octroi de mer le 10 décembre dernier, les conseillers départementaux, Ben Issa Ousseni, en charge des finances, en tête, s’étaient félicités de la diminution du nombre de taux, passé de 24 à 9.
Le groupe centriste, mené par Daniel Zaïdani, avait voté contre cette délibération, évoquant les risques qu’il y avait à modifier une base de 15.000 produits. Ce dernier se fend d’ailleurs d’un communiqué déplorant que les trois objectifs visés par l’actuelle majorité, à savoir l’émergence d’un secteur privé fort, la protection des bas revenus, et le maintien d’un produit fiscal satisfaisant, ne soient pas atteints un mois après.
Impact sur le pouvoir d’achat des consommateurs
On peut accorder à l’exécutif au pouvoir qu’un délai d’un mois est insuffisant pour juger encore des impacts, et c’est plutôt la levée de bouclier des acteurs concernés qui fait réagir Daniel Zaïdani : “Cette situation a imposé à des secteurs clefs de notre société de réviser totalement leur offres tarifaires (exploitants de carrière, pharmaciens, agriculteurs,…) allant de 10% à 100% en plus.”
Le préavis de grève des pharmaciens qui menacent de récupérer cette hausse sur d’autres produits, et la grogne du BTP qui avancent une augmentation des coûts des chantiers, incitent l’ancien président du conseil général, à mettre en garde : “Après la mise en place récente d’une fiscalité locale catastrophique, le pouvoir d’achat des consommateurs mahorais se retrouve une nouvelle fois malmenée remettant en question toute lutte contre la vie chère à Mayotte.” Et impacter aussi le conseil départemental sur les chantiers en cours, comme “celui du stade de Cavani”.
Il porpose donc d’annuler cette délibération lors de la prochaine séance plénière du 4 février, “et de remettre en place les délibérations précédentes qui assuraient une meilleure justice fiscale. Ce faisant, le cabinet chargé de la révision de l’octroi de mer aura toute la latitude de consulter cette fois-ci les professionnels, et nous proposer dans quelques mois un travail plus abouti en phase avec notre société.”
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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