Vols d’essais et peinture pour le 1er Boeing 787
Le Boeing 787 qui doit inaugurer la ligne directe entre Paris et Dzaoudzi le 10 juin prochain, est encore aux Etats-Unis. Il était il y a quelques jours dans la ville d’Everett, à côté de Seattle, cette agglomération de 3,5 millions d’habitants au nord-ouest du pays. Le premier des deux Boeing 787.800 commandés par Air Austral a effectué son premier vol le 24 janvier dernier. Il portait encore les couleurs de la compagnie japonaise All Nippon Airways à laquelle il était à l’origine destiné.
Sorti des chaînes du constructeur américain en juillet 2010, ce B.787 fait partie des «terrible teens» longtemps stockés à Everett en raison de leur masse supérieure à celle prévue par le cahier des charges. Ces avions ont attendu cinq ans avant de trouver preneur.
Débarrassé de ses protections, l’appareil a été conduit au hangar abritant le centre de modification de Boeing pour recevoir ses réacteurs Rolls-Royce et les aménagements spécifiques à la compagnie réunionnaise. Après son premier vol d’essai, le B.787 a rejoint Victorville en Californie toujours aux couleurs d’ANA. Dans les ateliers de la société «Leading Edge Aviation», qui depuis 2011, assure la peinture des B.777 et 787, il recevra la livrée d’Air Austral.
La dérive de l’appareil arborera la célèbre passe en S du lagon de Mayotte.
Mayotte – Paris en direct en juin
Air Austral sera donc la première compagnie française à réceptionner en mai un Boeing 787-8. Sur le Mayotte-Paris en direct, pendant une partie de l’été austral, la longueur de la piste et les conditions de vent obligeront à une escale technique à Nairobi au départ de Mayotte.
Le second B.787 est attendu en octobre 2016. Il assurera quotidiennement Dzaoudzi-Réunion et permettra de porter à deux les fréquences du Mayotte-Paris. Il sera utilisé ponctuellement sur le Réunion-Paris, reliera deux fois par semaine Bangkok en direct au départ de la Réunion et viendra en renfort sur le Réunion-Maurice.
Résultat positif pour Ewa qui lance une liaison avec Tana
Fondée en 2013, la filiale mahoraise d’Air Austral dégagera pour la première fois au cours de cet exercice un résultat positif. Un deuxième ATR72 viendra renforcer la flotte cette année.
Le nombre de fréquences hebdomadaires au départ de Dzaoudzi sera porté à cinq sur Majunga, sept sur Moroni. Diégo-Suarez continuera à être desservi deux fois par semaine, Nosy-Be quatre fois, Anjouan trois fois, Dar-Es-Salam et Pemba, une fois, mais pas forcément en continue. Ewa se posera également deux fois à Antananarivo, qui serait donc la 4e liaison entre Mayotte et la Grande Île.
Les conséquences de la grève des pilotes
La direction affirme avoir tiré les enseignements de la dernière grève d’une partie des pilotes concernant le dialogue social.
Air Austral travaille à en chiffrer les conséquences financières. «Nous devrions être en dessous de trois millions mais ceci ne devrait pas impacter notre objectif de terminer l’exercice avec un résultat positif. Les remplissages sont allés en augmentant. Notre coefficient de remplissage sur Paris est de 86% en moyenne, 70% sur le régional. Il y a trois ans le taux de remplissage était inférieur de 8 à 9 points.»
Augmentations tarifaires
Les tarifs en classe économique augmenteront de 20 euros en basse saison et de 30 euros en haute saison à compter de mi-mars. Aucune augmentation sur le régional ni sur les classes avant où la recette unitaire est bonne. Le PDG d’Air Austral assume, alors que le prix du kérosène baisse fortement.
«Le carburant n’est pas tout. Il ne représente que 30 % des coûts. Il y aussi l’évolution des autres postes. Ces 70 % là, ne sont pas à la baisse. Le coût maintenance (14 à 15%) augmente avec le vieillissement de la flotte. (…) L’assistance aéroportuaire à Pierrefonds mais aussi à Madagascar augmente de manière importante. La location des avions (20% de nos coûts) est facturée en dollars qui a surenchéri de 18%.»
Marie-Joseph Malé rappelle qu’en 2011, «10% de nos tarifs se situaient en dessous de 800 euros contre 40% en 2015. Nos tarifs sont beaucoup plus compétitifs qu’on le pense et nous continuerons à avoir des tarifs promotionnels.»
Tarifs trop élevés sur Réunion-Mayotte
«La desserte du Réunion-Mayotte n’est pas simple. Les coûts sont plus élevés qu’on ne pense. La piste est courte, la ligne réclame des qualifications particulières pour les pilotes. Le kérosène est 50% plus cher qu’à la Réunion. Des vols ont dû faire demi-tour et revenir à Gillot. Ce sont des coûts qu’il faut absorber.»
Une offre en progression de 8 %
Au final, l’offre d’Air Austral progressera de 8% en 2016 dont 7% sur le long-courrier et 4% sur le régional soit 90.000 sièges supplémentaires. Le nombre de fréquences augmentera de 9% sur Maurice, de 25% sur Antananarivo, de 47% sur Nosy-Be, de 46% sur Bangkok et de 35% sur Johannesbourg.
Au terme de leur contrat de location deux B.777.300 ER sortiront de la flotte, remplacés par deux appareils identiques flambant neuf. Le premier avec un nouvel aménagement cabine sera livré en octobre 2016.
Négociations exclusives avec un groupe réunionnais
Enfin, l’arrivée d’un nouvel actionnaire doit ramener la part détenue par la puissance publique aux alentours de 33 % contre près de 98 % actuellement. Sur ce dossier, Marie Joseph Malé, PDG d’Air Austral, passe le ballon à la Sematra, l’actionnaire public. «Au terme d’un processus de six mois où plusieurs candidats se sont manifestés, nous avons identifié un investisseur potentiel sous la forme d’un groupe réunionnais qui s’est déclaré intéressé. Ce candidat doit entrer dans une phase de négociations exclusives notamment avec la Sematra.” Il pourrait s’agir du groupe Océinde dont le PDG est Abdéali Goulamaly.
RR, le JDM
Avec le JIR.
Comments are closed.