Trois associations donc, pour amener les 480 pèlerins mahorais, avec des guides, à bon port. Idriss Madi Abdou Charif, fait partie de ces guides de pèlerins depuis 1986. Pour l’association Djamou. A 62 ans, cet homme jovial et dynamique raconte avec entrain son parcours pour devenir guide: « j’ai accompagné les gens, et puis comme je connais un peu l’arabe, dit-il humblement. « on m’a dit que je pouvais devenir guide ». Il est dans la même association que foundi Mikidadi, un ponte dans le milieu des pèlerins.
Il faut dire qu’un voyage à la Mecque, ça se prépare. Un mois en Arabie Saoudite, avec des millions d’autres personnes, venues de tous les continents, n’est pas à la portée de tous sans une aide. Ainsi donc, il faut avoir recours à des guides. En terme de précaution, en plus des guides, les associations se dotent de deux infirmiers, « un homme et une femme. 230 personnes seront accompagnées par les guides de l’association Djamou, cette année ».
Pèlerinage clef-en-main
Ces guides, vont permettre à ces croyants de faire un pèlerinage en toute sérénité. « Si un d’entre eux, se perd par exemple, c’est à moi d’alerter la préfecture, de voir dans les mosquées. Un des autres guides, son travail est d’amener les malades à l’hôpital ».
Pour cet accompagnement, les pèlerins ont déboursé 4200 euros cette année. « Si quelqu’un veut aller à la Mecque, il faut aller chez foundi Mikidadi, avec deux photos d’identité, son passeport, et une partie de l’argent. On peut payer en deux fois. Le foundi expliquera bien comment va se passer le séjour» confie Idriss Abdou Madi Charif.
Le guide relate le séjour à la Mecque, avec l’aisance de ceux qui connaissent. « A Madina (Médine), on y restera huit jours. Pendant ces huit jours, on ferra quarante soilat (prières). C’est le oumra (un petit pèlerinage). Au neuvième jour, on part de Madina pour Djeddah »… il revit ces moments.
Après Djeddah, ils vont enfin prendre le chemin de la Mecque pour aller faire sept fois le tour de la Kaamba. « Puis on part à Soifa et Marwa (deux mosquées), pour faire sept fois le tour aussi, après on va se préparer pour aller faire la hedj (pèlerinage) ». Toutes les phrases de Idriss Abdou Madi Charif, sont ponctuées de mot en arabe.
Anrafat, le début du pèlerinage
« Le vrai pèlerinage, se fait à Anrafa » nous apprend-il. « On y reste pendant la journée puis à midi pile on fait les deux prières dhuhur et Lansuir avec deux rakkats seulement, ensuite, on fait des douans (prières) pour sa famille et pour soi-même, et à midi-et-demi c’est fini le hedj. Si on n’a pas fait Anrafat, on n’a pas son hedj » précise-t-il. Trente ans, que Idriss fait le voyage et il en parle toujours avec autant d’émotion. « Là-bas la chaleur est intense. On n’a pas le droit de saigner, ni de tuer un insecte. Là, on va vers Allah et il faut être propre. On est habillé en tissu blanc, comme les morts».
Le voyage à la Mecque, le pèlerinage, c’est tout un processus et des rituels et les guides sont là pour orienter les gens, expliquer, faire en sorte que tout se passe bien, jusqu’au retour. Parmi les lieux incontournables du pèlerinage, il y a le tombeau du prophète Muhamad. « Les gens pleurent, il y a beaucoup d’émotion. Beaucoup de gens meurent aussi sur place, parce qu’il y’a du monde. C’est émouvant de se dire, que soi-même, notre petite personne, nous avons pu voir le tombeau du prophète. C’est grand. » Les croyants prient, pleurent, vivent l’histoire de l’islam à travers ce voyage.
L’autre incontournable aussi, c’est l’eau du zamzam, le cadeau le plus précieux que les pèlerins amènent. «C’est un puis d’eau qui vient du paradis. Cette eau purifie les gens qui la boivent » dit M. Madi Charif. Les guides de Djamou et leurs pèlerins prendront l’avion le lundi 22 aout pour la Mecque.
Le premier groupe est déjà parti, le second s’en va aujourd’hui, samedi, puis lundi 22 et enfin, le dernier groupe partira le 25 août.
K.A
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