Soulaimana Boura avait déjà évoqué le dossier dans nos colonnes, qui reste coincé puisque toujours inscrit aux investissement du SMIAM, le défunt syndicat mixte d’investissement et d’aménagement de Mayotte, dont il faut encore régler le passif et l’actif.
Un maire qui a d’autres projets dans son sac et qui s’impatiente lorsqu’il entend la ministre Bareigts de passage à Mayotte expliquer aux maires qu’elle a besoin de projets, « mais j’en ai plein, et des ficelés ! » Mais il plaint les communes de Mayotte : « Avant nous bénéficions du Fonds Intercommunal de péréquation, du Fonds mahorais de développement… Qu’est ce qui les remplace en dehors d’une maigre Dotation d’équipement des territoires ruraux de 140.000 euros par an ? »
Pour lui, la fiscalité locale ne vient qu’en appoint, « et l’octroi de mer est destinée au fonctionnement. Nous n’avons pas de dotation à la hauteur des besoins en investissement», déplore-t-il.
Diagnostic social
Il est prêt à cofinancer à hauteur de 10%, assure-t-il, et a déjà démarché pour son histoire de terrain de sport, le ministère des Outre-mer, les préfets successifs, « et à la DEAL, ils me voient régulièrement parce que je voudrais bénéficier du Contrat de plan Etat-région », à la programmation déjà figée. Il vise aussi la Ligne budgétaire unique, « qui repart en métropole faute d’avoir été consommée. »
En dehors des projets en cours, le maire de Bandraboua veut essayer de mettre en place un diagnostic social, « pour les personnes étrangères de la commune, qu’ils soient anjouanais ou africains, il faut bien leur donner une place. Ils viennent tous les jours pour scolariser leurs enfants, j’en suis à 200 refus d’inscriptions cette année en école élémentaire… »
Comme ses pairs, il trouve « dérisoire », le doublement de la dotation de construction pour les établissements scolaires, « j’ai calculé mes besoins, ils sont de 10 millions d’euros, soit la dotation annuelle pour tout le territoire ! »
Un CCAS non fonctionnel
Il déplore n’être pas entendu par les fonctionnaires de la préfecture, « qui allouent les dotations depuis leurs bureaux », et comme nous lui rapportons qu’un agent détaché fait le tour des communes, il s’étonne qu’il n’ait pas pris en compte ses besoins. Il ne fait pas partie des plus mal doté pourtant, et le reconnaît volontiers, lui qui a reçu 900.000 euros pour l’année 2016, « des travaux de construction et de rénovation programmés sur les vacances de Noël », indique-t-il, les arrêtés étant tombés il y a 3 mois seulement. »
Autre problème, mais de taille, la mise en place des Centre communaux d’actions sociales, « qui nous sont imposés depuis 2 ans, sans moyens supplémentaires. » Ni du département, « qui est dans la situation qu’on connaît », ni de l’Etat. Résultat, le sien ne fonctionne pas.
Des CCAS indispensables pourtant puisque destinés à proposer un ensemble de services pour faire face aux situations de précarité ou de difficulté sociale touchant notamment les familles, les personnes âgées, les personnes sans emploi et les personnes en situation de handicap. Le public de la commune y est conseillé sur les droits sociaux, orienté vers les partenaires locaux ou directement pris en charge. Et qui nécessitent des éducateurs et des animateurs, encadrés par un directeur.
Bandraboua fut la commune modèle, et le maire entend qu’elle garde cette image…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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