Sa légitimité et son bilan politique vis-à-vis de Mayotte s’appuient sans conteste sur la départementalisation du territoire en 2011 lorsque Nicolas Sarkozy était à la tête du pays, « la départementalisation de Mayotte, c’est l’une de mes plus grandes fiertés politiques », avance-t-il en préambule de sa lettre-aux-mahorais, « la départementalisation n’est pas un problème, mais bien une partie de la solution aux défis qui se posent à Mayotte. » Avec un gros bémol : la Cour des Comptes l’a par la suite jugée mal préparée.
Des défis, celui de la pression migratoire est prioritaire. Les solutions pour le résorber divergent. On connaît depuis plusieurs mois la position de Nicolas Sarkozy, candidat sous l’étiquette Tout pour la France, qui se rapproche de celle d’Alain Juppé : « Je propose de supprimer le droit du sol à Mayotte si les deux parents ne sont pas en situation régulière à la naissance de l’enfant, ou que le jeune de 18 ans a un casier judiciaire. » On comprend que la nationalité sera soumise à la régularité de séjour d’un parent au moins.
Il propose également de suspendre le regroupement familial, « qui n’a cessé depuis 40 ans d’être l’objet de fraudes massives et de détournement de procédures. »
Délinquance, le fait de mineurs de moins de 16 ans
Le contentieux avec l’Union des Comores le président se fait fort de le régler en se rendant à Moroni (Grande Comore) « dès les premiers jours de mon mandat », pour négocier un accord destiné à stopper les départs de kwassas, contre le financement d’hôpitaux. Les tentatives dans ce domaine se sont heurtées jusqu’à présent au problème d’ingérence, et de moyens humains pour faire fonctionner les structures. Mais nous avons affaire à une nouvelle gouvernance comorienne désormais.
La lutte contre la délinquance est le deuxième objectif du candidat Sarkozy, « la délinquance a augmenté de plus d’un tiers en 2012 », « on ne peut rien construire dans un climat de peur. » Et il propose de revoir l’ordonnance de 1945 pour, « s’il le faut, abaisser l’âge de la majorité pénale en-dessous des 16 ans », en se basant sur le fait que « l’essentiel de la délinquance des mineurs est le fait d’individus entre 13 et 16 ans. »
Exonération de charges sociales
Il souhaite également envoyer tous les jeunes de moins de 18 ans sans emploi, « qui ne sont ni en train d’étudier, ni en emploi, devront effectuer un service militaire inspiré du SMA (…). Et si les familles de ces mineurs refusent, alors elles se verront supprimer toute forme d’allocation familiale. »
Une fois ces deux problématiques réglées, il propose de s’attaquer à l’économie et au tourisme, en appliquant notamment une sone franche renforcée avec zéro charge sociale et un taux d’impôt sur les sociétés à 15% » Il propose diverse mesures d’exonération de charges sociales sur les bas salaires et d’aide à l’emploi.
Il penche également pour la transformation du port de Longoni en Grand port maritime, « comme c’est le cas dans tous les autres départements d’outre-mer. »
Le recalcul des bases locatives, qui ont plombé nos impôts, ou la constructions d’infrastructures bouclent cette « Lettre aux mahorais ».
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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