30.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueiljusticeLa folie comme alibi

La folie comme alibi

La salle d'audience du tribunal de Mamoudzou
La salle d’audience du tribunal de Mamoudzou

A peine l’énoncé des faits : tentative d’évasion alors qu’il était hospitalisé, M.O., détenu au Centre pénitentiaire du Port à La Réunion, veut faire une déclaration. Ce 2 janvier 2017, il entend des voix, « des voix qui me dérangeaient dans ma tête, qui me disaient de tout casser. A l’hôpital, je voyais des ennemis partout, je voulais m’échapper, j’ai demandé d’aller faire pipi, et, quand j’ai essayé de m’enfuir, le policier qui m’accompagnait m’a bloqué, je lui ai demandé de me laisser partir, c’est pour ça qu’on s’est bagarré. »

Dans la lutte au corps à corps qui se termine au sol, le policier est blessé, mais parvient à lui remettre ses menottes. Il lui sera délivré une incapacité temporaire de travail de 15 jours. Les médecins, alertés, n’arriveront qu’à la fin de l’incident. Dans la lutte, le policier indique que M.O. a cherché à se saisir de son arme de service.

« A l’hôpital, on m’empoissonnait »

Les écrans couperet de la salle d'audience
Les écrans de la salle d’audience fonctionnels

« A l’hôpital, on me faisait du mal, on m’empoissonnait », se justifie le détenu pour expliquer sa fuite. Car les faits sont graves : non seulement il est en récidive d’une première tentative d’évasion le 9 avril 2012, mais il est déjà passé par les Assises. Il a été condamné à 10 ans de prison pour tentative de viol et viol sur mineur de 15 ans.

Lors de l’audience, tous les éléments ne sont pas fournis, on ne sait pas s’il est soigné, ni si une expertise psychiatrique a été pratiquée, alors que, comme le fait remarquer le procureur Camille Miansoni, « lors de la condamnation criminelle, une expertise psychiatrique a forcément été demandée. » La question centrale est de déterminer, sans expertise, quelle est sa responsabilité du point de vue psychiatrique. Le procureur va démontrer qu’il est accessible à la sanction pénale, en se basant sur des cas comparables.

Un stratagèmeCode pénal

« La plupart des gens qui entendent des voix, agissent immédiatement en fonction de ce que leur dictent les voix. Lui, élabore un stratagème. Il invoque un besoin d’aller aux toilettes, pour qu’on le désentrave des menottes, puis il essaie de convaincre le policier de le laisser partir. S’il a de toute évidence des problèmes médicaux, on peut considérer que l’évasion est caractérisée, d’autant que son statut pénal fait apparaître un état de récidive et des faits graves. »

Il fera remarquer que le prévenu n’est actuellement pas détenu dans un établissement spécialisé à La Réunion. « Je pense qu’il connaît la logique judiciaire, et qu’en dépit de ses problèmes, il sait ce qu’il faut mettre en avant au cours d’une audience. »

Le tribunal était sur la même longueur d’onde puisqu’il condamnera M.O. aux peines demandées dans le réquisitoire : 6 mois de prison pour les faits de violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique, et 3 mois pour la tentative d’évasion en récidive.

A.P-L.
Le Journal de Mayotte

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...